Au lendemain du drame qui a coûté la vie à cinq enfants à Labé, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) réagit avec fermeté. L’incident s’est produit sur le site du chantier de reconstruction de l’aéroport, où une mare d’eau formée dans une zone non sécurisée a englouti les victimes. Pour l’ONG, il ne s’agit ni d’un simple accident ni d’une fatalité.
Rencontré ce vendredi 16 mai par plusieurs journalistes, Idrissa Sampiring Diallo, président régional de l’OGDH à Labé et membre du bureau exécutif national, a exprimé son indignation : « C’est avec consternation que nous avons appris le décès de ces enfants dans une étendue d’eau artificiellement formée sur le site du chantier de l’aéroport. Ce drame est la conséquence directe de la négligence de l’entreprise en charge des travaux. Il s’agit d’un homicide involontaire. Nous espérons que justice sera rendue et que des sanctions exemplaires seront prononcées. »
Idrissa Sampiring Diallo, président régional de l’OGDH
Face à la douleur des familles endeuillées, l’ONG entend jouer un rôle actif dans la procédure judiciaire. Elle envisage de se constituer partie civile dans ce dossier, notamment pour pallier l’absence de moyens juridiques chez les proches des victimes. « C’est notre mission d’assister les victimes de violations graves des droits humains. Si les familles n’ont pas les moyens, nous nous constituerons partie civile dans ce dossier. Il est impératif que des responsabilités soient établies pour éviter que de tels drames se reproduisent. », a souligné Idrissa Sampiring Diallo.
Au-delà du soutien aux familles, l’OGDH interpelle les pouvoirs publics. Elle insiste sur la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité autour des chantiers publics, souvent laissés sans signalisation ni mesures de prévention, en violation des engagements contractuels.
« Nous recommandons vivement aux autorités centrales de veiller à l’accélération des travaux de l’aéroport, mais surtout de renforcer les missions de contrôle pour s’assurer de la conformité des aménagements avec les exigences sécuritaires, notamment pour les populations riveraines. »
Ce drame soulève de vives préoccupations sur la gestion des sites de construction en Guinée, notamment en matière de protection des populations riveraines. L’initiative judiciaire envisagée par l’OGDH pourrait faire émerger un précédent en matière de responsabilité pénale des entreprises de BTP engagées sur des chantiers publics.
Une affaire suivie de près, dans une région encore sous le choc.
Alpha