Labé, le 15 mai 2025. L’odeur de la poussière sèche, les pleurs déchirants des familles, et le silence lourd des habitants endeuillés. Dans le quartier Tata 1, le choc laisse place à l’incompréhension après la mort de cinq enfants sur le chantier de rénovation de l’aérodrome.
Ce jeudi en fin d’après-midi, des enfants, dont l’âge n’a pas encore été précisé, se sont rendus sur le site en travaux, apparemment pour se rafraîchir. C’est là que tout a basculé. Des fosses septiques, creusées pour les besoins du chantier, mais laissées béantes, ont englouti les jeunes victimes. Le terrain, selon plusieurs témoignages, ne présentait ni signalisation visible ni protection autour des excavations.
À mesure que la nouvelle se répandait, les habitants se sont précipités sur les lieux. Les visages étaient tendus, certains criaient leur douleur, d’autres accusaient. Des habitants dénoncent ce qu’ils qualifient de « négligence grave de la part des responsables du chantier ».
Rapidement, la situation a dégénéré. Des altercations ont éclaté entre jeunes manifestants et forces de sécurité. Jets de pierres d’un côté, tirs de gaz lacrymogènes de l’autre. Le face-à-face a laissé plusieurs blessés au sol, y compris dans les rangs de la presse, venue couvrir l’événement.
À la morgue de l’hôpital régional de Labé, les corps sans vie ont été accueillis dans une ambiance pesante. Les proches, inconsolables, attendaient sans mot. Aucun responsable du chantier n’était visible sur le terrain en fin de journée.
Ce drame tragique soulève une nouvelle fois la question du respect des normes de sécurité sur les chantiers publics. Le vide juridique, l’absence de contrôle strict, ou encore l’impunité des entreprises défaillantes sont autant de failles pointées par les citoyens mobilisés.
Les regards se tournent désormais vers les autorités locales, sommées de réagir. Une enquête est attendue, mais pour de nombreux habitants de Tata 1, le mal est fait.
Alpha