Alors que la date butoir du recensement biométrique des Guinéens, fixée au 30 mai 2025, approche, des voix s’élèvent pour dénoncer les dysfonctionnements observés sur le terrain et appeler à un report du calendrier initial. C’est le cas d’Ibrahim Diallo, membre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui plaide pour une prolongation de deux mois afin de garantir l’inclusivité du processus.
Dans une déclaration publique, l’acteur de la société civile relève que « depuis l’annonce du recensement biométrique à des fins d’état civil et électorales, de nombreux Guinéens éprouvent des difficultés à se faire enrôler, non pas de leur fait, mais en raison des dysfonctionnements organisationnels imputables aux autorités ».
Lancée officiellement le 15 avril, l’opération d’enrôlement accuse un retard significatif dans plusieurs zones du pays. « Le recensement n’a effectivement débuté dans la majorité des localités qu’avec cinq jours de retard, voire une semaine pour certaines », signale Ibrahim Diallo, évoquant l’absence prolongée d’agents recenseurs dans certaines localités.
Autre obstacle majeur : l’accès aux pièces d’état civil. « De nombreux citoyens concernés par le recensement ne possèdent pas d’extrait de naissance », observe-t-il. Et si un arrêté conjoint des ministères de la Justice et de l’Administration a été pris pour faciliter l’obtention de jugements supplétifs, le processus reste « lent », et « l’éloignement de certaines localités des tribunaux empêche les citoyens d’en bénéficier ».
Le problème ne se limite pas au territoire national. À l’étranger, le recensement de la diaspora, prévu du 30 avril au 20 mai, connaît également des retards importants. « Le recensement des Guinéens de la diaspora […] n’a toujours pas débuté dans les ambassades et consulats de Guinée à la date du 9 mai 2025 », déplore-t-il.
Selon ses informations, la barre du million de personnes enrôlées n’a pas encore été atteinte. « Au regard de toutes ces anomalies, que l’on peut attribuer à un manque d’organisation, il devient nécessaire, voire indispensable de prolonger la période de recensement afin de permettre aux Guinéens de s’acquitter de leur droit civique », estime Ibrahim Diallo.
Face à ces constats, il formule une recommandation claire : « C’est pourquoi je recommande, avec insistance, une prolongation de soixante jours du recensement des Guinéens. »
Alpha