En déplacement à Monrovia, au Libéria, le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a participé à la prière du vendredi dans une mosquée fréquentée par des ressortissants guinéens. À sa sortie, l’atmosphère s’est tendue brièvement lorsqu’un jeune Guinéen l’a interpellé publiquement : « Monsieur Gaoual, vous m’avez trahi », a-t-il lancé, en référence à l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti d’opposition auquel le ministre a longtemps appartenu.
L’épisode a attiré l’attention de plusieurs fidèles, certains évoquant même des huées et d’humiliation. Peu après, Ousmane Gaoual a pris part à une rencontre d’échanges informels avec des membres de la communauté guinéenne résidant au Libéria. Le jeune homme à l’origine de l’interpellation était également présent.
Durant cette rencontre, Ousmane Gaoual a souhaité revenir sur l’interpellation. Il a proposé au jeune homme de reprendre la parole pour un échange direct, mais ce dernier, estimant avoir déjà dit l’essentiel, a préféré lui laisser la parole. C’est donc face à l’assemblée que le ministre a pris le micro.
« Comme il autorise que je réponde, alors je vais dire… », a-t-il déclaré en introduction, avant d’aborder les accusations de trahison.
Réagissant à l’accusation liée à l’UFDG, Ousmane Gaoual a tenu à rappeler son antériorité dans le parti : « Sur la partie trahison, je pense qu’il parle de l’UFDG. Je vais répondre ceci : quand le président Cellou venait à l’UFDG en 2007, ça faisait 20 ans que j’étais militant du parti UFDG. Ce n’est pas lui qui m’a fait venir à l’UFDG, c’est plutôt moi qui l’ai accueilli au sein du parti. »
Il poursuit en mettant en avant son parcours personnel et professionnel avant son engagement politique : « J’étais diplômé, j’avais quasiment fini de faire mes enfants, je travaillais depuis plus de 17 ans. Tout ce que je dis, je ne l’ai pas appris de lui, même si on est resté longtemps de très bons collaborateurs. »
Enfin, Ousmane Gaoual Diallo justifie sa prise de distance politique par une divergence de vision et une ambition assumée : « Je suis arrivé à un moment où j’estime que je peux faire mieux que lui. Il estime que je ne peux pas, il n’y a pas de problème, mais ça, c’est la compétition. »
Par cette réponse publique, le ministre a cherché à lever les ambiguïtés sur sa rupture avec le principal parti d’opposition, tout en réaffirmant son engagement politique personnel.
Alpha