La Guinée s’apprête à accueillir la première édition de la Rencontre des journalistes africains de Conakry. L’événement est prévu les 26 et 27 juin prochains. À quelques semaines de son lancement, les organisateurs ont annoncé les couleurs, ce vendredi 19 avril 2025, à la Maison commune des journalistes. Le thème retenu pour cette première édition est : « Journalisme et intelligence artificielle ».
Lamine Mognouma Cissé, président de la commission d’organisation, revient sur la genèse de cette initiative : « C’est après réflexion qu’on s’est dit, pourquoi la Guinée ne peut pas être une destination pour les journalistes africains, où on peut venir discuter de l’exercice du métier. Vous savez, ce n’est pas qu’en Guinée, dans le monde d’aujourd’hui, la presse traverse les moments de turbulences. Alors, nous sommes un journal papier, et c’est d’ailleurs d’où vient cette initiative. Nous étions là il y a six (6) mois pour lancer ce journal. C’est vrai que ce n’est pas du tout facile, on s’y attendait, mais on se bat. Et donc, on réussit, tant bien que mal, parce que le journal, il sort, et il est régulier sur le marché. »
Selon lui, le retour des lecteurs et leur intérêt pour le journal constituent une source de motivation : « L’estime et par rapport à l’intérêt que les lecteurs ont pour le journal, et là également, c’est un motif de satisfaction pour nous, qui nous sommes fixés comme objectifs de ramener le journal papier dans l’intérêt de l’opinion. Et joindre à cela, on se dit qu’il faut réfléchir sur l’avenir du journal papier. Tout est venu de là. »
L’événement se veut aussi une réflexion plus large sur les mutations de la presse : « C’est d’abord que le journal papier, depuis le développement des médias audiovisuels, et cet étalement qu’on a constaté de l’élite de l’intelligence, ou des compétences du journal papier vers ce type de médias. Ça déjà, c’est une problématique, donc il faut réfléchir comment ramener l’intérêt autour du journal papier. »
Au-delà du support écrit, l’initiative ambitionne de poser un regard sur l’ensemble de la profession : « C’est pour ça que nous avons dit que c’est important d’organiser cet évènement. Et que c’est un évènement annuel, et tous les ans, des journalistes internationaux et des journalistes de ce nom se retrouvent pour échanger, pour discuter de l’avenir, pas que de la presse écrite, mais plutôt de l’avenir des journalistes tout court. »
Un soutien institutionnel affirmé
L’événement est organisé en partenariat avec le ministère de la Communication et placé sous la présidence de la ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Paula Pricemou. Le président du comité d’organisation justifie ce choix : « C’est à cause non seulement de son parcours, mais aussi de ce qu’elle a fait pour la presse dans notre pays. »
Le vice-président du comité d’organisation, Aboubacar Condé, par ailleurs 1er vice-président de l’URTELGUI, évoque les démarches entreprises auprès des autorités : « Dès que l’idée a germé, la première des choses à laquelle nous nous sommes attelés, c’était d’établir des contacts, dans un premier temps, avec la Haute Autorité de la Communication (HAC). Nous avons donc été reçus par le président de l’institution. Avec lui, nous avons développé l’esprit que nous voulons mettre en place, et tout de suite, le président a accueilli favorablement la démarche, et s’est même engagé à nous accompagner dans ce sens. »
Il poursuit : « Le comité d’organisation a pris langue aussi avec le ministre de l’Information et de la Communication, M. Fana Soumah. Nous avons échangé également avec lui, il était surpris agréablement de l’idée, parce que ce jour-là, il nous a dit qu’il nous faut de telles initiatives pour que la destination Conakry, surtout ces derniers temps, les autorités s’inscrivent beaucoup plus dans ce sens. Donc, il a tout de suite donné son OK également pour accompagner l’initiative. »
La ministre Pricemou, dont le département est au cœur des thématiques de cette édition, s’est montrée réceptive : « Mme Rose Paula Pricemou nous a également reçus, elle a tout de suite fait appel à ses services techniques avec lesquels nous avons fait un premier échange. À ce niveau, d’ailleurs, le service nous a demandé de lui envoyer tous les termes de référence pour qu’ils essaient d’identifier les personnes ressources, qui vont nous aider à animer ces différents panels de cette première édition. »
Mobilisation régionale et internationale
Les organisateurs annoncent avoir aussi sollicité l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication de Kountia : « La directrice générale nous a reçus avec tout son staff, qui a aussi exprimé toute son approbation, son accompagnement par rapport à l’événement. »
Le ministère des Infrastructures a également été approché : « Sur place, il nous a demandé si le Sénégal fait partie. Nous avons dit oui. Il nous a laissé entendre qu’il allait même s’occuper de la mobilisation des journalistes de Dakar pour nous. »
Les associations de presse guinéennes ont elles aussi été consultées. Du côté international, plusieurs têtes d’affiche sont attendues : « Nous avons commencé à identifier en commission restreinte, des têtes d’affiches au niveau du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, et également de notre pays. Et ils ont tous donné leur accord. »
Une agence française spécialisée a également donné son feu vert : « Il y a du côté de la France, l’agence qu’on appelle « 35 Nord » qui évolue beaucoup plus d’ailleurs au niveau de l’intelligence artificielle. L’agence aussi a été contactée, elle a donné son OK. Elle dit qu’elle mettra à disposition une personne ressource qui viendra comme panéliste par rapport à cet événement. »
Aboubacar Condé reste confiant : « On peut dire que cette première édition va être un coup d’essai qui sera une réussite. »
Une formation en amont
En prélude à la rencontre, une session de formation destinée aux journalistes sera organisée, annonce le comité d’organisation, sans en préciser encore les modalités.
Gnima Aïssata Kébé