Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 14 avril à Conakry, le président du mouvement CERAG-UFDG, Lamarana-Petty Diallo, s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité au sein de sa formation politique. Il a abordé la collaboration du mouvement avec le CNRD, les exclusions jugées arbitraires de certains cadres de l’UFDG, ainsi que la possible candidature d’Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo aux prochains congrès du parti.
Des exclusions dénoncées
Le président du CERAG a critiqué les méthodes d’exclusion de certains cadres de l’UFDG, qu’il estime contraires aux principes démocratiques internes. Il pointe du doigt une dérive de la gouvernance au sein de l’instance dirigeante.
« Plus grave, ce sont des membres de la même instance qui excluent ou démettent des cadres de la même instance, sans jamais leur adresser le moindre mot de reproche, la moindre convocation. On apprend son exclusion ou le fait de perdre sa fonction par les médias, nous l’apprenons comme vous et nous », a-t-il dénoncé.
Selon lui, l’argument souvent avancé pour inciter les dissidents à créer leur propre parti ne tient pas : « Donc c’est trop facile de dire créez un parti et laissez celui-là, parce que ce parti nous appartient. Nous luttons parce que c’est notre parti. Ceux qui démettent aujourd’hui sont venus, d’ailleurs, on les a fait venir. C’est pour cela qu’ils n’ont jamais eu la politique, ou l’idéologie de l’UFDG comme tel. Ils sont venus avec leur propre idéologie. »
En s’appuyant sur l’histoire du parti, il cite des exemples pour appuyer sa position : « Dites-moi, Bah Oury a servi ce parti en premier, avec d’autres. Il y a eu combien d’exclusions ? Zéro. Bah Mamadou est venu, qui a été exclu ? Personne. Au contraire, lui, il a fait venir des personnes d’ailleurs pour enrichir le parti. Première victime, le fondateur. Vous imaginez ? C’est pour cela que nous disons, nous sommes l’UFDG et nous le resterons. »
Le logo de l’UFDG affiché aux côtés du CNRD
À propos de l’utilisation du logo de l’UFDG lors des récentes activités du CERAG pour saluer les actions du Général Mamadi Doumbouya, Lamarana-Petty Diallo assume ce choix : « Le logo, nous sommes allés invoquer comme tant de généraux, soutenir les actions du général Mamadi Doumbouya. Et nous nous disons, nous préférons travailler avec quelqu’un qui veut amener la Guinée de l’avant, qu’avec quelqu’un qui, à lui seul, a rempli le cimetière de Bambeto. »
Il évoque également les liens du président de l’UFDG avec l’ancien pouvoir : « Vous savez bien que le président de l’UFDG a signé des accords avec l’ancien président de la République. Nous ne voulons aller en avant. Nous ne sommes pas rédacteurs, mais nous ne nous opposons pas pour nous opposer. »
Sur la candidature de Dalein Diallo
S’exprimant sur la perspective d’une candidature de Mamadou Cellou Dalein Diallo, l’ancien Premier ministre, aux prochains congrès de l’UFDG, Lamarana-Petty Diallo reste sceptique : « Et quant à la question d’élection, permettez-moi, Monsieur Dalein a été, combien de fois candidat ? Trois fois. Combien de fois il a gagné les élections ? Où était-il ? Donc, présent. Maintenant qu’il est absent, que l’UFDG ou ses tenants du passé nous disent par quelle magie un absent va gagner des élections ? Tout le temps, sur le terrain, il les a perdus. »
Il rappelle que le congrès reste l’instance habilitée à trancher cette question : « En ce qui nous concerne, le congrès de l’UFDG, qui va être son candidat ? Donc, pour ne pas mettre les chariots avant les bœufs, le congrès est statutaire. Il va définir ce qui se passera après. »
Vers une recomposition politique
Enfin, Lamarana-Petty Diallo est revenu sur les objectifs du CERAG et sur l’orientation future de son mouvement : « Nous luttons pour sauver l’UFDG, pour qu’il existe sur la planche le paysage politique guinéen. Mais nous ne sommes pas des opposants stériles. Nous sommes des réalistes politiques. Notre congrès définira comment aller, avec qui. Jusqu’à présent, je crois que le CERAG reste une instance de transition. Il n’y a pas de candidat déclaré. Et nous nous positionnons sur le paysage politique comme un parti national, dont la vocation est de conquérir à sa manière, avec ses idées et les personnalités qui partagent ses idées, pour aller aux élections, toutes les élections. »
Gnima Aïssata Kébé