C’est une étape déterminante de la Transition que la Guinée a franchi ce mardi 15 avril. Le gouvernement a officiellement lancé l’opération de recensement biométrique, destinée aux citoyens âgés de 10 ans et plus. Cette initiative vise à doter le pays d’un état biométrique fiable à partir duquel sera extrait le futur fichier électoral.
La cérémonie inaugurale s’est tenue à l’école des sourds-muets de Kaloum, en présence d’une importante délégation gouvernementale conduite par le ministre secrétaire général à la Présidence, le Général Amara Camara. Aux côtés du ministre figuraient notamment Djiba Diakité, ministre directeur de cabinet à la Présidence, le haut commandant de la gendarmerie nationale, le chef d’État-major des armées, ainsi que les ministres de la Défense nationale et de la Sécurité.
Le lancement s’est effectué simultanément dans les différentes communes de Conakry, marquant ainsi le coup d’envoi d’une opération attendue de longue date.
Une identité biométrique pour chaque citoyen
Présent à la cérémonie, le ministre de l’Administration du Territoire, Ibrahima Kalil Condé, a souligné que ce premier recensement biométrique en Guinée constitue une concrétisation de la vision du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. L’objectif est de fournir à chaque citoyen une identité unique, infalsifiable, intégrant les empreintes digitales et l’iris.
« Ce recensement est fondamental pour permettre à chaque citoyen d’exercer ses droits civiques, notamment le droit de vote à partir de 18 ans », a déclaré le ministre Condé. Il a insisté sur la nécessité de mettre à jour le fichier électoral et de géolocaliser les bureaux de vote, une démarche jugée essentielle en perspective des prochaines échéances, notamment le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025.
Un moment charnière pour la Transition
Le Général Amara Camara a qualifié le lancement de ce recensement de « tournant décisif » dans le processus de transition politique. Il a rappelé que cette opération s’inscrit parmi les dix étapes clés du chronogramme de la Transition, élaboré en concertation avec les acteurs politiques. Ces étapes comprennent notamment le recensement général de la population et de l’habitat, le recensement à vocation d’état civil, l’établissement du fichier électoral, et l’organisation des élections générales.
Pour le Général Camara, l’identification individuelle constitue un levier pour orienter des politiques publiques plus efficaces, répondant aux besoins réels des citoyens et des communautés locales.
Des objectifs techniques clairement définis
L’intendant général Aboubacar Biro Condé, coordinateur de l’opération, a précisé les objectifs techniques de ce recensement. Il s’agit de créer une base de données fiable de l’état civil, d’attribuer un identifiant personnel sécurisé à chaque citoyen, de constituer automatiquement le fichier électoral, et de faciliter l’accès aux services essentiels comme l’éducation, la santé ou l’aide publique.
L’opération, qui se déroule du 15 avril au 30 mai 2025 sur l’ensemble du territoire national, s’étendra également aux Guinéens résidant à l’étranger du 30 avril au 20 mai. À Conakry seulement, plus de 700 centres d’enrôlement seront ouverts afin de garantir une large accessibilité.
Modalités d’enrôlement et sécurisation des données
Les citoyens devront se présenter dans un centre de recensement munis de l’un des documents requis : extrait de naissance, jugement supplétif avec transcription ou certificat de nationalité. L’enrôlement inclut la présentation des documents, la saisie des données personnelles, le scannage des pièces justificatives, la collecte des données biométriques (empreintes digitales, scan de l’iris, photo), puis une vérification orale des informations. À l’issue du processus, un récépissé avec code-barres sera délivré, mentionnant le futur bureau de vote.
L’intendant général Condé a assuré que les données collectées seront protégées conformément à la loi et hébergées dans des centres sécurisés.
Une invitation à l’engagement citoyen
S’adressant à l’ensemble de la population guinéenne, Aboubacar Biro Condé a lancé un appel à la mobilisation : « Si vous n’êtes pas recensé, vous êtes comme un apatride. Vous ne pourrez pas accéder aux droits fondamentaux tels que l’éducation, la santé ou l’aide publique. C’est un acte citoyen, un devoir envers la nation. »
Ce recensement biométrique constitue une étape clé pour l’avenir de la Guinée, posant les bases d’un système électoral transparent et d’une gouvernance plus inclusive, fondée sur une identification fiable de chaque citoyen.
Alpha