L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 12 avril 2025, au siège du parti situé à la Minière. À cette occasion, le président de la formation politique, Cellou Dalein Diallo, s’est adressé à ses militants par visioconférence, marquant son retour sur l’actualité nationale avec un discours axé sur les libertés fondamentales et la gouvernance de la transition.
Dans son intervention, l’ancien Premier ministre a fustigé ce qu’il qualifie de « non-respect de la liberté d’expression en Guinée », pointant du doigt les pratiques du régime en place : « On n’est pas contre une personne. On est contre des pratiques liberticides qui privent les Guinéens de leurs droits, le droit à la vie, le droit à la liberté d’expression, d’association, de réunion. Conformément aux dispositions de la Charte de la République, cela lui est obligé ».
Cellou Dalein a fait cette sortie publique dans un contexte difficile pour son parti, marqué par des récents départs de cadres au profit du camp adverse, le CNRD. L’ancien Premier ministre a rappelé que le combat doit être mené de manière loyal et avec beaucoup de conviction. « Ceux qui sont fatigués de défendre ces valeurs sont partis», rappelle l’opposant sont libres de leur décision. C’est cela même la vraie définition de la démocratie souligne-t-il.
« Nous sommes des libéraux, nous sommes pour la liberté de choix. C’est pourquoi nous voulons que les citoyens choisissent leurs dirigeants. Mais chaque homme est libre de choisir. Ceux qui ont connu ce combat avec nous jusqu’à maintenant, ceux qui sont fatigués, ils pensent qu’il faut aller à la soupe ou aller ailleurs pour se reposer, mais qu’ils le fassent et qu’ils nous laissent tranquilles. Nous sommes des hommes de conviction, des hommes d’honneur, et nous nous battons pour la Guinée, pas pour une entité donnée, pas contre un parti, pas contre un homme, mais contre toutes les mauvaises pratiques que nous avons vécues. Contrairement à ça, il faut aujourd’hui confisquer les droits, museler la presse, organiser les disparitions forcées, tuer des jeunes de moins de 20 ans, parce qu’ils voulaient juste manifester leur mécontentement, revendiquer le respect des dispositions de la Charte de la Transition que la junte elle-même a élaborée, et qu’elle nous a imposées », a dénoncé le président de l’UFDG.
Poursuivant son discours, Cellou Dalein Diallo est également revenu sur les engagements tenus par le président de la transition, Mamadi Doumbouya, concernant la présidentielle à venir : « C’est dur parce que les gens sont vulnérables. Il y a la peur, il y a la corruption. Surtout la corruption. Les gens sortent parce qu’ils ont besoin de quoi manger. Parfois ils ont faim. Parce que la richesse qui existe aujourd’hui en Guinée, c’est la manne minière. Et ceux qui restent dans le pays, en dehors du volet de transport qui est payé à ceux qui sont dans le secteur de transport, tout fait les redevances minières, les impôts et taxes prélevés par l’État. Et pour avoir accès à ces ressources, il faut soutenir la candidature de Mamadi Doumbouya, qui a dit et répété à plusieurs reprises qu’il ne serait pas candidat et qu’il n’autoriserait aucun membre du CNRD et du gouvernement à être candidat. Vous étiez là, c’est moi ? Lorsqu’on demande le respect, respectez la parole donnée. Mais dans nos sociétés traditionnelles, la parole donnée est sacrée. Le serment est sacré. Et nous sommes sur ça, nous voulons que la parole donnée soit respectée », a-t-il rétorqué.
À travers cette sortie, Cellou Dalein Diallo réaffirme son engagement pour une transition inclusive et respectueuse des principes démocratiques, appelant à la cohérence entre les promesses faites et les actes posés.
Gnima Aïssata Kébé