Le mardi 25 mars 2025, une quarantaine de ressortissants guinéens, expulsés de Mauritanie dans des conditions extrêmes, est arrivée à la gare routière de Kouroula, située dans la commune urbaine de Labé. Ce groupe, principalement composé de jeunes et de mineurs, porte les stigmates d’un voyage éprouvant, marqué par une souffrance inouïe et une injustice criante.
Parmi ces rapatriés, Idrissa Korbonya Baldé a accepté de partager son témoignage poignant sur les circonstances qui ont précipité leur départ. Chez nos confères du site .infosbrut, basé dans la région, il décrit un climat de répression qui sévissait en Mauritanie les poussant à fuir : « Notre maître coranique, voyant la situation se détériorer, a pris les dispositions nécessaires pour organiser notre retour. Les patrouilles se multipliaient et les forces de sécurité menaient des perquisitions jusque dans les foyers coraniques. Craignant de subir une injustice encore plus grande, nous avons décidé de rentrer en Guinée. »
Le groupe, composé de 42 personnes, dont une famille avec enfants, a dû traverser plusieurs localités avant de franchir la frontière guinéenne. Rosso, Saint-Louis au Sénégal, puis Manda ont été des étapes de leur périple qui s’est étendu sur quatre jours. Ces rapatriés racontent une odyssée parsemée de souffrances et de privations. « Certains d’entre nous n’avaient ni nourriture ni vêtements. Lorsqu’on nous arrêtait dans la rue, nous n’avions même pas le temps de récupérer nos affaires », relate Idrissa.
Un autre passage du récit d’Idrissa illustre le côté humain et tragique de cette expulsion forcée : « À Rosso, où se trouvaient de nombreux étrangers de diverses nationalités avant leur expulsion, j’ai vu des nourrices, des orphelins et des personnes de tout âge livrés à eux-mêmes. Ce que nous avons vécu est inhumain et indigne. » Ces mots soulignent l’ampleur de la détresse dans laquelle se trouvaient ces ressortissants guinéens, poussés à l’exil à cause d’une répression systématique.
Cet exode tragique a suscité un appel à l’aide de la part des rapatriés. Idrissa Korbonya Baldé a interpellé les autorités guinéennes, et en particulier le Général Mamadi Doumbouya, demandant une assistance urgente pour les ressortissants guinéens qui, malheureusement, restent encore en détresse en Mauritanie. Sa voix s’élève en faveur de ces compatriotes laissés dans des conditions de vie précaires.
En dépit des souffrances endurées, Idrissa reste résigné : « J’ai passé trois ans en Mauritanie, mais après ce que j’ai vécu, je n’y retournerai plus. Je vais chercher ailleurs », confie-t-il, exprimant ainsi la perte de confiance envers un pays où, selon lui, il a été victime d’un traitement inhumain.
Cet épisode tragique soulève des questions sur la situation des ressortissants guinéens à l’étranger et met en lumière la nécessité pour les autorités nationales de renforcer l’assistance aux citoyens confrontés à des expulsions arbitraires. Une solidarité nationale, accompagnée de mesures d’urgence, semble plus que jamais indispensable pour soutenir les rapatriés dans leur processus de réinsertion et garantir leur protection à l’échelle internationale.
Alpha