Le ministre Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, a une nouvelle fois exhorté les partis politiques à se conformer aux obligations légales prévues par la loi guinéenne. Lors d’une conférence de presse, ce vendredi 21 mars, il a clarifié la position de l’État concernant les partis politiques, notamment l’UFDG, l’UFR et d’autres, appelés à régulariser leur situation sous peine de sanctions.
Le ministre a insisté sur le fait que les mesures prises par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, qui ont conduit à la mise sous réserve de certains partis et à la suspension d’autres, sont pleinement conformes au cadre réglementaire du pays. « Nous avons donné un délai supplémentaire de 90 jours à ces partis pour se régulariser. Si, à l’issue de ce délai, ils n’ont pas respecté leurs engagements, ils subiront la loi », a affirmé M. Gaoual.
Il a ajouté que des manquements avaient été identifiés dans plusieurs domaines, notamment l’absence de transparence financière et le non-respect des congrès statutaires. « Dans la présentation du rapport, la conseillère en charge de cette question a largement détaillé les points de non-conformité de chaque formation politique. Parmi les griefs les plus importants, il y a la production des documents financiers, un impératif légal », a précisé le ministre. Ces partis sont censés fournir des rapports financiers certifiés, comme l’exige la loi, pour garantir la transparence de leur gestion.
Le ministre a souligné qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un contentieux, mais d’une simple application des règles de fonctionnement auxquelles les partis doivent se soumettre. « Les partis doivent respecter les règles qu’ils se sont eux-mêmes fixées dans leurs statuts, comme le prévoit la loi », a-t-il déclaré. M. Gaoual a également précisé que l’État n’impose pas de règles concernant la tenue des congrès des partis. « C’est à chaque parti de se conformer aux textes qu’il a rédigés. Ce n’est pas au gouvernement de dicter quand et comment un congrès doit se tenir », a-t-il insisté.
Un autre point soulevé par le ministre concerne l’UFDG, l’un des partis les plus représentés, qui n’a pas respecté son calendrier interne pour la tenue de ses congrès déplore-t-il. « L’UFDG aurait dû renouveler ses structures de base entre 2015 et 2020, mais cela n’a pas été fait. Nous leur donnons encore un délai pour se mettre en conformité », a ajouté M. Gaoual.
Il a également répondu aux interrogations sur le rôle de l’État dans l’organisation des partis politiques, notamment en réponse aux critiques d’avocats qui avaient dénoncé ce qu’ils appelaient une intrusion de l’État dans les affaires internes des partis. « L’État a le droit d’intervenir lorsqu’une organisation ne respecte pas ses propres statuts, qu’il s’agisse d’un parti politique ou d’une ONG. Cela fait partie des principes de fonctionnement régis par les lois du pays », a-t-il souligné. Selon lui, l’État a toujours eu la responsabilité d’assurer la conformité des structures, qu’elles soient politiques ou autres, avec les règles qu’elles ont elles-mêmes adoptées.
Le ministre a rappelé que la participation aux élections est soumise à la régularité des partis politiques et à leur respect des normes légales en vigueur. « Si un club de football ne respecte pas les règles de la FIFA, il ne sera pas interdit de jouer, mais il ne pourra pas participer aux compétitions internationales. C’est le même principe pour les partis politiques : s’ils veulent participer aux élections, ils doivent se soumettre aux lois du pays », a affirmé M. Gaoual.
L’État semble faire preuve de patience, mais la position est claire : aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui persistent dans la non-conformité après le délai imparti. Cette démarche vise à assurer une transparence accrue et à garantir le bon fonctionnement démocratique dans le pays, en respectant les principes de justice et de régularité.
Alpha