Dans une conférence de presse tenue ce vendredi, Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, a exprimé son mécontentement suite à son exclusion de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). L’ancien cadre influent du parti, qui a longtemps servi cette formation, a dénoncé ce qu’il qualifie de « décision illégale et injuste » et a souligné les dysfonctionnements internes qui, selon lui, minent le bon fonctionnement de l’UFDG.
Pour Ousmane Gaoual Diallo, l’UFDG a été fondée sur des bases collectives, et non sur la volonté d’un individu. Il a insisté sur le fait que « l’UFDG, c’est une construction collégiale. Ce n’est pas la volonté d’un homme. Depuis les fondations, ce sont les instances qui ont le pouvoir et non les individus ». Selon lui, les statuts du parti avaient été conçus pour éviter toute concentration du pouvoir. « Le président de l’UFDG ne peut nommer que cinq personnes dans son cabinet, dont le trésorier, le secrétaire général, le directeur de cabinet et le directeur de la communication. En dehors de cela, il ne peut nommer personne », a-t-il expliqué, ajoutant que les pratiques actuelles du parti ne respectent pas ces principes fondateurs.
L’ancien député a également mis en lumière un aspect qu’il considère crucial dans la gestion de l’UFDG : le non-respect des mécanismes internes de résolution des crises. « Lorsqu’ils ne sont pas activés, le parti s’expose à l’intrusion de la justice. C’est ce que nous vivons aujourd’hui, et ce n’est à l’avantage de personne », a averti Ousmane Gaoual Diallo, soulignant que cela n’était dans l’intérêt ni de l’UFDG ni de la politique guinéenne en général.
Il a critiqué la gestion des instances dirigeantes du parti, notant que la direction nationale, composée de 350 membres, n’avait pas été réunie dans son quorum depuis 2015. « Le conseil politique, composé de 40 personnes, ne peut même pas convoquer un congrès. C’est la direction nationale qui le fait aux deux tiers, avec un procès-verbal. Pourtant, un vice-président envoie un communiqué et convoque un congrès. Il y a un problème de compréhension et d’application des textes », a-t-il ajouté, dénonçant ainsi les contradictions dans l’application des règles du parti.
Enfin, Ousmane Gaoual Diallo a conclu en appelant à une restructuration du fonctionnement de l’UFDG. « Nous voulons donner une nouvelle énergie au parti, et c’est pour cela que nous sommes fondés à croire que nous pouvons faire mieux que ceux qui dirigent aujourd’hui cette institution », a-t-il affirmé.
Cette déclaration, marquée par une remise en cause de la direction actuelle de l’UFDG, souligne la profondeur des tensions internes au sein du parti. Reste à savoir si cette prise de position ouvrira la voie à une réorganisation en profondeur de la formation politique ou si elle signera définitivement la rupture entre Ousmane Gaoual Diallo et son ancien parti.
Alpha