Poursuivi avec l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation Ibrahima Kourouma, pour des faits de détournement portant sur un montant de 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars US, l’ancien DAF Mohamed V Sankhon a à son tour comparu devant les juges de la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce lundi 10 février 2025.
A l’entame, l’accusé a rejeté les faits qui lui sont reprochés, avant de dire qu’il n’a jamais connu son co- accusé, et qu’il l’a connu dans la salle d’audience. Le prévenu a souligné qu’il a servi le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation entre juin 2020 et avril 2022, alors que le ministre Ibrahima Kourouma n’était plus aux affaires.
Au cours des débats, les avocats de la partie civile ont demandé à ce que tous les biens du prévenus soient identifiés. Chose que le juge a accordé.
« Les débats ont tourné autour de 2 points. La comparution des inspecteurs qui ont élaboré les rapports contres ces 2 prévenus , et l’identification des biens immatriculés au nom de ces 2 personnes, ainsi qu’aux noms de leurs épouses et de leurs enfants. La cour a ordonné ces deux mesures un délai aux entités chargées du procédé. Nous espérons qu’à cette date, nous allons obtenir au dossier de la procédure, un rapport qui viendra confirmer nos sources d’information qui porte à croire que les déclarations faites par les prévenus sont loin de refléter les réalités, » a expliqué maître Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de la partie civile.
Tout le problème dans ce dossier, c’est ce fameux rapport qui a été élaboré par des inspecteurs de l’Etat qui n’ont pas fait le travail selon les règles de l’art regrette Maître Mohamed Boundou Sylla, l’un des avocats de Mohamed V Sankhon.
« Le rapport des inspecteurs de l’Etat ne reflète pas la réalité des choses. Nous l’avons démontré. Puis que monsieur Mohamed V Sankhon a été nommé comme DAF au ministère de l’enseignement pré-universitaire, qu’à la date du 02 juin 2020. Et le rapport des inspecteurs s’inscrit sur la période de 2011 à 2016. Donc c’est injustement que monsieur Mohamed V Sankhon a comparu devant cette cour. Et nous avons démontré par tous les moyens et droits qu’il n’a jamais été mêlé ni de prêt, ni de loin à aucune malversation financière dans le pays. Tout le problème dans ce dossier, c’est ce fameux rapport . On reproche des cadres d’avoir détourné des somme aussi importantes; qui n’ont jamais travaillé ensemble, » a t-il dénoncé.
La cour a tout de même renvoyé l’affaire à l’audience du 26 février 2025, pour la comparution des rédacteurs du dit rapport ,ainsi que pour l’identification des biens des détenus.
Gnima Aïssata Kébé