L’assemblée générale du samedi 25 janvier 2025 de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a permis de montrer une fois de plus que les conflits au sein de ce parti sont créés, nourris et entretenus par certains responsables au sommet.
Leur déclaration a prouvé si besoin en était qu’ils ont été à la manœuvre pour l’exclusion abusive du parti de monsieur Ousmane Gaoual Diallo et de certains responsables. Reprochant le premier d’avoir participé au gouvernement issu de coup d’Etat du 5 septembre 2021, accusant les seconds d’avoir dénoncé l’injustice, les irrégularités de la décision d’exclusion et d’avoir soutenu monsieur Gaoual, ces responsables se sont dévoilés au grand jour. Il n’est plus l’ombre d’un doute qu’ils ont joué la même carte, répété le même tour de passe-passe qui leur ont permis de se débarrasser de l’actuel premier ministre, membre fondateur de l’UFDG. Ces personnes qui ont atterri à la tête d’un parti politique dont ils n’étaient ni militants encore moins membres fondateurs ont profité sans égard et sans gêne aucune de la générosité et de l’esprit d’ouverture de monsieur Bâ
Mamadou. Elles ont abusé les militants mais aussi du leadership incontestable dont jouissait monsieur Bah Oury qui a été le seul à avoir passé dans notre pays, par deux fois, la main d’un parti politique à quelqu’un d’autre de manière désintéressée et démocratique. Cet acte exemplaire est souvent oublié. Passé sous-silence par les
mêmes acteurs de la division qui règne au sein du parti.
Par leur manœuvre, les nouveaux venus ont éloigné toute personne qu’ils pensaient pouvoir leur faire ombrage. Ils ont pris en otage le président du parti en le coupant des
cadres et en harcelant à l’interne les plus en vue. Qu’on demande à Messieurs Bah Oury et Ousmane Gaoual ce qu’ils ont vécu ou subi à l’interne.
S’étant appropriés du parti, ces sieurs, la plupart sans passé politique, du moins qu’on pourrait qualifier de transfuges du parti de l’Unité et du progrès (PUP) ont transporté dans leur valise la division et le culte de la personnalité. Ils ont élevé le président du
parti en messie dont la parole est quasiment divine. Ils ont tué tout esprit critique, toute tentative de réforme, toute ouverture vers un système politique en place.
Ils ont fait croire aux militants qu’accepter un poste administratif équivaut à une trahison ; à un ralliement à l’adversaire. Dès lors, participer à un gouvernement de la République est une faute de lèse-majesté. C’est le sort qu’ils ont infligé à monsieur Ousmane Gaoual. Cela ne suffisant, pour marquer leur retour, après des mois d’absence pour soins oculaires disent-ils, les diviseurs et maitres-chanteurs de l’UFDG veulent prouver qu’ils sont revenus en forme. Des yeux peut-être. De la tête, ils ont sûrement besoin d’un scanner. Sinon, pour quel motif, peuvent-ils, au moment où l’UFDG a besoin de se retrouver pour faire face aux défis et aux enjeux de sa survie, lancer des mises en garde ? Nous leur disons que nous savons ce que cachent certains voyages de soins. Qu’ils se ressaisissent au risque de nous pousser à dévoiler la face cachée de leur séjour français. Nous leur faisons savoir s’il y a la CRIEF pour les délits et crimes économiques, il y a quelque chose, s’il était déterré, serait une sorte de Crief sociale. Heureusement que face à l’arrogance des va-t-en-guerre, partisans de la division, de la provocation, de l’arrogance, il y a le bon sens, la lucidité et l’honnêteté de certains responsables. Ceux-là reconnaissent tant l’action, le passé, la stature d’hommes d’Etat de ceux contre lesquels des menaces sont proférées. Ecoutons plutôt l’hommage que ces esprits tolérants et pacifiques rendent à leurs collègues : « Je voudrais dire au Premier ministre et au ministre porte-parole (du gouvernement) qu’ils sont des produits vendus par l’UFDG. Ce sont des produits de l’UFDG. C’est parce que l’UFDG est grand qu’ils ont été connus et qu’ils sont là où ils sont aujourd’hui. Quand je vois le Premier ministre bien habillé, la veste bleu ciel, le visage slim, je me rappelle des moments heureux qu’on a vécus avec le FNDC. Il ne faut pas qu’ils oublient ces moments-là. Il ne faut pas qu’ils oublient qu’ils viennent de l’UFDG. Il ne faut pas qu’ils oublient qu’ils sont des produits de l’UFDG », dixit Honorable Kalémodou Yansané. Est-il nécessaire de dire qu’il y a encore des responsables à l’UFDG qui ont la lucidité de la situation du parti ? N’est-ce pas là une manière de dire qu’e nous devrions œuvrer à ce que l’UFDG retrouve sa grandeur d’antan ? Un parti dont la tête est presque séparée du cou et qui est sous le coup d’une suspension qui serait le moindre mal a besoin de personnes dont la bouche sent le miel et non la ciguë. Le CERAG-UFDG salue l’attitude de monsieur Kalémodou Yansané dont la déclaration va dans le sens de l’apaisement. Pour nous, en reconnaissant que l’UFDG est la maison-mère d’où viennent messieurs Bah Oury, Ousmane Gaoual et les autres, il a ouvert un pas vers le dialogue. Vers de probables retrouvailles pouvant sauver le parti. Nous disons que des Etats en conflit se retrouvent autour d’une table, pourquoi pas les enfants d’une même famille ? Notre position est d’autant plus réconfortée lorsque nous relisons ce passage : « Nous sommes contents quand on les voit (MM. Bah Oury et Ousmane Gaoual) reluisants, brillants. On se dit que ce sont des produits de l’UFDG. Mais ce qu’ils ont dit hier à Bambéto et ici même, je leur demande de ne pas oublier tout ça. (…). Je demande aux militants de s’abstenir de tenir des propos qui peuvent faire en sorte que notre caractère pacifique et transversal soit écorché ».
Quel sens de l’équité, de la tolérance, de la reconnaissance du devoir accompli, de la valeur attachée à des représentants de la nation issus de nos rangs ? Dire merci, pour cette posture, serait-il exagéré ? Nous ne la pensons pas. Sans faire la cour à qui que ce soit, notre mouvement ancré dans le parti en tant que rassemblement de militants et de responsables issus de l’UFDG, un parti-espoir avant d’être transformé par certains esprits mal intentionnés en un clan fermé à tout, réitère son attachement au dialogue et au respect. Notre amour de ce parti que nous ambitionnons de sauver avec le concours de tout militant et responsable de bonne foi ne souffre d’aucun doute. Pour nous, la fin des exclusions par la réintégration de tous les responsables abusivement déclarés adversaires, contestataires, usurpateurs, ennemis de l’UFDG marquerait un grand pas vers des lendemains de paix. Monsieur Kalémodou Yansané et bien d’autres ont, aux yeux du CERAG-UFDG, la probité morale, le sens des responsabilités pouvant mettre fin à la guerre fratricide au sein du parti. Pour cela, faudrait-il que, de chaque côté, l’on résiste aux manipulations de ceux qui font croire qu’une main tendue équivaudrait à une faiblesse ? Que la menace soit dans la demeure alors qu’elle est ailleurs ? N’oublions pas, non plus, que janvier tire vers la fin et que certains voudraient que leur échec emporte le parti. Le CERAG-UFDG, mouvement réformateur entend poursuivre sa voie et sa vocation de rénovation, d’union et de redynamisation tout en restant attentif à tout ce qui pourrait sauver l’UFDG menacée par la division, la ligne politique suivie depuis un certain nombre d’années et le comportement de certains responsables au plus haut sommet. Entre l’arrogance et le bon sens, la position du CERAG-UFDG est claire.
Le 27 janvier 2025 La Direction nationale du CERAG-UFDG