C’est en marge de la conférence de presse du collectif des avocats du journaliste Habib Marouane Camara, arrêté et conduit à une destination inconnue, que son épouse a fait une sortie médiatique. Selon dame Mariama Lamarana Diallo, un avertissement avait été envoyé à Habib, quelques jours avant sa disparition.
« C’est depuis le samedi dernier qu’on a reçu une première alerte à travers un appel des amis, nous informant que mon mari est recherché, qu’à lui de faire plus attention. Nous sommes donc restés dans ce climat jusqu’hier, jusqu’à ce qu’il m’a écrit, pour me dire qu’il a un rendez-vous avec KPC. J’ai dit d’accord, mais je lui ai demandé que s’il était sûr de ce rendez-vous ? Il m’a répondu de ne pas s’inquiéter. Après je lui ai dis d’être très vigilant et faire très attention. Et ça c’était à 19h 45mn. Comme il m’avait dit qu’ils allaient se voir à 20 heures, je l’ai recontacté à 20h 05mn pour lui demander si effectivement il est arrivé au lieu de rendez-vous. Il m’a dit qu’il n’est pas encore arrivé, mais qu’il y était presque, parce qu’il était déjà dans les couloirs qui mènent vers chez KPC. Et par la suite, il m’a dit de rester avec son téléphone, quelques minutes après, j’ai reçu l’appel de son grand-frère qui m’a dit que Habib a été arrêté, donc c’est là-bas que tout est parti. Mais bien avant que je reçoive l’appel, j’étais déjà informée que mon mari était avec un de ses amis dans la voiture. Après l’investigation, on a appris qu’on les a arrêtés les deux en même temps. Mais son ami n’était pas parti loin, parce qu’ils étaient déjà dans deux (2) voitures différentes. Son ami lui, n’a pas bougé du lieu là où ça s’est passé effectivement. Arrivé juste au bord de la route, les autres ont continué avec mon mari. D’appel en appel, ils ont informé les gendarmes qui étaient avec l’ami de mon mari de libérer ce dernier, après avoir pris tous ses téléphones et tout, » a t-elle martelée.
Ensuite, elle renchérit en ces termes : «Et d’après des informations reçues, c’est avec leurs armes qu’ils ont cassé le pare-brise de la voiture de mon mari, pour l’extraire de la voiture. Et son téléphone qui était là-bas a été pris par quelqu’un, mais qu’on a récupéré avec la voiture également. Aujourd’hui s’en est de trop. Franchement, je ne pense pas que la Guinée a vécu un moment aussi difficile que cette période. Il y a trop de kidnappings, d’enlèvements, les familles restent sans nouvelles et ça fait très mal. La personne qui a été arrêtée, c’est peut-être elle seule qui sait comment elle se sent là-bas. Mais la famille qu’elle a laissée derrière, c’est celle-là qui souffre de plus, parce que nous, nous restons sans nouvelle. On ne sait pas comment la personne est entretenue, si elle est sous violence, » s’inquiète Mme Camara.
Gnima Aïssata Kébé