Dans le cadre de la lutte contre les discours violents et la haine raciale dans les médias guinéens, Un atelier d’échanges et de réflexion à ouvert ses portes ce mardi 29 octobre 2024 à Conakry, organisé par le ministère de l’information et de la communication à travers le FADEM ( fonds d’appui au développement des médias), une cinquante de journalistes prennent part à la rencontre. Une formation qui a déjà touché les hommes de médias des régions de Labé, KANKAN et Nzérékoré. Elle s’inscrit dans le cadre du renforcement de la cohésion sociale, et de la paix en Guinée.
« Nous traversons une période de transition où la paix, la stabilité, l’unité nationale et la cohésion sociale doivent être entretenues et préservées à tout prix. Dans ce cadre, les médias à travers le travail des journalistes jouent un rôle central et incontournable. Pour le FADEM, l’information est un bien public qui soutient la vitalité de toute démocratie; car le développement de la démocratie implique un développement des médias. Nous avons besoin aujourd’hui et pour le futur des médias libres, transparents qui jouent un rôle essentiel entre les fausses informations et les informations fiables. Vous comprendrez donc que le métier que vous exercez n’est pas seulement un emploi, c’est aussi une mission de service public. Informer, éduquer et sensibiliser l’opinion est une responsabilité immense qui doit se faire dans le respect des règles déontologiques. Ces règles que sont l’Impartialité, la vérification, l’intégrité, l’équité et j’en passe doivent toujours guider vos actions. Nous sommes conscients que les périodes de transition telle que celle que nous traversons sont propices à destensions sociales. Les propos haineux et incitatifs à la violence, s’ils ne sont pas maîtrisés peuvent entraîner des conséquences désastreuses pour notre cohésion sociale. Votre rôle dans la diffusion d’informations crédibles, fiables et non biaisées est plus que jamais crucial, » a expliqué Souleymane Bah, Directeur général du FADEM.
Aimé Kakolo N’tumba, représentant de l’ONU droits de l’homme pour sa part revient sur les conséquences du discours de haine dans un pays.
« Le phénomène du discours de haine est une menace pour toutes les sociétés modernes ,et il réveil un caractère d’urgence particulier en Guinée, où il peut exacerber les tensions sociales, éthiques, et politiques. Le discours de haine alimente les divisions, les discriminations . Et dans les cas les plus graves, peuvent conduire à des violences qui affectent la sécurité et la stabilité du pays. A travers cette formation, nous souhaitons renforcer notre collaboration avec vous les professionnels de médias pour que la Guinée puisse se prévenir des dangers de discours de haine. Ensemble nous avons la responsabilité de promouvoir un langage respectueux d’encourager la diversité d’opinion sans porter atteinte à la dignité d’autrui, et de protéger les droits des communautés et des individus, » a t-il affirmé
Présidant cette cérémonie, le ministre de l’Information et de la communication, Fana Soumah dégage les importances cruciales de cet atelier et rappelle la nécessité pour les professionnels de l’information à œuvrer pour la consolidation de la paix et du vivre ensemble.
« Cette démarche de renforcement de capacités professionnelles de journalistes résulte de la volonté de mon département, de faire de la professionnalisation des journalistes, et des techniciens, la colonne vertébrale de ma vision pour ce département transversal. Pour atteindre ces objectifs, toutes les couches socio- professionnelles et en particulier les médias nationaux, doivent s’y investir en refusant de véhiculer ou de servir de relais aux discours de haine, à la stigmatisation et à l’exclusion. Ils doivent faire preuve de discernement, et privilégier l’intérêt national. Aux bénéficiaires de ces sessions de formations, je vous demande de les démultiplier et surtout d’en faire bon usage » a t-il déclaré.
Gnima Aïssata Kébé