Interrompu le mardi dernier à cause du décès d’un magistrat, les débats se sont poursuivis dans le procès de Pépé Francis Haba et ciel, devant le tribunal de première instance de Dixinn, ce jeudi 22 août 2024. Ils sont accusés des faits d’atteinte et menace à la sécurité publique.
A l’entame de la journée d’aujourd’hui, il était question de faire écouter l’enregistrement de l’audio de la dernière réunion du mouvement avant les arrestations. Après l’écoute de l’audio dans lequel , le coordinateur du mouvement MPPD a demandé aux membres de se mobiliser pour assister au procès du 28 septembre le mardi 31 juillet dernier, le ministère public, Lamine Touré a interrogé les prévenus à tour de rôle.
Procureur : Pourquoi vous avez appelé à la mobilisation le jour du verdict ?
Simon Pierre Camara: Je jure sur la bible que je ne savais même pas si les gens allaient être là-bas pour le verdict final. Je savais même pas si le mardi là allait être le 3.
Procureur : Qui a mis le compte rendu de la réunion sur la plateforme ?
Simon : Ce n’est pas moi qui ait envoyé l’audio de la réunion sur la plateforme. Je ne connais ni la personne qui l’a enregistré, moins encore celui qui l’a mis. Si je connaissais la personne, j’allais porté plainte contre elle.
Procureur : Qui a confectionné les t-shirt pour donner au membre du mouvement, pour qu’ils aillent manifester le jour du verdict
Simon : Je ne le sais pas. On a même pas eu les moyens d’organiser une conférence de presse, à plus forte raison faire les t-shirt.
Ensuite il continue avec Pépé Francis Haba, président du parti UGDD, aussi membre du mouvement MPPD
Procureur : Pépé Francis, c’était vous dans le groupe WhatsApp du mouvement ?
Pépé Francis : Oui c’était moi
Procureur : Quels étaient la nature de vos messages dans le groupe ?
Pépé : Mes 2 messages concernaient l’enlèvement de Francis Haba.
Procureur: Vous ne trouvez pas paradoxal de ne jamais apprendre l’arrestation de Simon, alors que c’est vous qui avez mobilisé les gens pour organiser la réunion pour sa libération, étant donné que vous aviez aussi dit ici, ne pas connaître l’objectif de la réunion?
Pépé : Ce n’est pas moi. Je n’ai jamais dit que j’ignorai les causes de la réunion .
Plus loin, il renchérit, avec Bienvenue Théa, administrateur de la plate-forme WhatsApp du mouvement MPPD
Procureur : Votre application WhatsApp à disparu dans votre téléphone. Expliquez le pourquoi.
Bienvenue : Ce n’est pas moi, c’est la programmation de mon téléphone. Dès que je fais 2 semaines sans me connecter, l’application se desinstalle automatiquement.
Procureur: Qui a enregistré l’audio?
Bienvenue : je n’en sais rien.
Procureur: Qui a publié l’audio?
Bienvenue : Je n’en sais rien.
Procureur : Qu’est ce qui était prévu le jour du verdict par votre mouvement ?
Bienvenue : Parce que nous sommes un mouvement pour la paix, on avait aucune intention de faire quoi que ce soit. On se mobilisait tout simplement pour prendre part au procès
Prenant la parole L’avocat de la défense a affirmé que le papier que le procureur a présenté à l’audience, sur lequel on peut lire: Mouvement » Levons nous pour la forêt. Dadis ou rien, » n’est juridiquement pas une preuve : « Tout le monde peut faire ça, Même le ministère public lui-même peut confectionner ça. Qu’il indexe alors celui qui a écrit ça parmi mes clients » defénd maitre Daniel Haba
L’audience a été suspendue pour plusieurs minutes, avant d’entamer la phase de réquisition et plaidoirie.
Dans la réquisition, le procureur a demandé une peine principale pour Simon Pierre Camara et Bienvenue Théa, un emprisonnement 3 ans. Pour Pépé Francis Haba, Joseph Maomou, Ange Kolomou, et Pierre Kolomou à 1 an 6 mois d’emprisonnement. Tout en demandant l’interdiction et la participation à tous les détenus, la vie associative et politique; la publication des condamnations dans le journal officiel du pays et dans les médias privés; et le payement d’une somme de 20 millions de nos francs par chacun des prévenus.
Pour la phase de la plaidoirie, L’avocat de la défense, Maître Daniel Haba a demandé au président du tribunal de ne dire que le droit. Ensuite il lui a demandé d’oublier la réquisition du ministère public qu’il appelle, « émotion de la jeunesse. » Il a aussi traité le ministère public d’irresponsable dans ses propos.
Le président du tribunal a interrogé chacun des détenus pour leur propre défense, avant de prendre une décision finale. L’affaire a donc été mise en délibéré, pour décision être rendue le 05 septembre 2024
Gnima Aïssata Kébé