Il est très difficile de garder ou d’avoir une posture républicaine dans un pays où les citoyens n’ont à la fois plus foi en leurs élites dirigeantes et en leurs intellectuels. Une réalité qui se justifie par la paupérisation du peuple au détriment des quelques privilégiés intellectuels et élites depuis plus de 60 ans. Il est autant très difficile de sauvegarder l’intérêt général dans une société où les valeurs sont à l’envers ; une société où celui qui prône l’éthique et banni l’appropriation personnelle du bien commun est considéré comme étant maudit et le criminel économique et bradeur de la République est considéré comme étant le bénit de tous. Cette évidence m’amène à poser la question suivante : quel avenir voulez-vous pour notre mère patrie ?
La situation actuelle est parfaitement le fruit du désengagement de notre société et de notre Etat vis-à-vis de l’éthique, de la morale et de la promotion du mérite. Elle est le reflet de la démission des parents et de l’école en ce qui concerne le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.
‘Notre présent est engendré par nos efforts et fautes du passé et engendrera notre futur’ !
Une nation pauvre n’a pas sa place auprès des grandes nations et ne verra jamais sa voix être comptée dans la gouvernance mondiale. En tant que gouvernants, vous aurez beau construire des châteaux personnels si votre pays est pauvre avec une éducation précaire et une économie dépendante, vous n’aurez jamais le respect réel de vos pairs.
La Guinée étant à la croisée des chemins avec une transition dont la fin est prévue pour cette année, nous nous retrouvons avec un piétinement sans précédent des valeurs humaines et une atteinte grave aux droits élémentaires comme l’accès à l’information et la liberté d’expression. Une réalité que j’appelle de cause à effet ! ou dois-je dire les effets d’une cause lointaine ? La liberté d’expression sera-t-elle violée par une élite consciente de son poids dans une démocratie et de la préservation de l’Etat de droit ? Personne ne nie les dérives de la presse de par moment, raison pour laquelle une autorité de régulation censée être indépendante est instituée.
Par cette plume, je réaffirme mon opposition ferme à la fermeture arbitraire et sans fondement juridique des principales radios et télévisions de grandes écoutes du pays. Comme le disait Mahatma Gandhi et repris par un grand intellectuel ‘Pr Amadou Bano’ : « Celui qui voit un problème et qui ne fait rien, fait partie du problème », fin de citation !
Au Président de la transition, Chef de l’Etat, vous avez encore le choix entre les futurs honneurs pour avoir été un Homme de parole et assez courageux de reconnaître ses échecs quant à la gouvernance institutionnelle et financière du pays et oser redresser la cadence avant la fin de la transition.
Monsieur le président, notre nation qui a tant souffert de ses fils et filles qui ont choisi la dilapidation des biens publics et ressources naturelles à la construction d’une nation prospère où les richesses sont convenablement partagées par des systèmes de protection sociales performants et cela de Sékou à vous-même, me charge dois-je dire, je m’érige en messager pour vous dire qu’il est temps que les consciences s’éveillent.
Voulez-vous avoir un château d’eau qui n’a pas d’eau au robinet et paye de l’électricité à son voisin vivant dans la sécheresse faute à la nature ?
Monsieur le Président, voulez-vous une économie incapable de prendre en charge son système éducatif et sanitaire tout au long de son existence ?
Si non, permettez-moi de vous dire sauf votre respect que votre régime actuel ne permet pas d’éviter ces carences. Votre régime et aucun régime d’ailleurs ne saurait apporter de la prospérité à son peuple dans le crime économique et la corruption.
Monsieur le Président, N’Toma, j’ose espérer qu’il est toujours temps pour la transition de retrouver son engagement du 5 septembre 2021 où jeunes, femmes, hommes, intellectuels et paysans accordèrent leur confiance et estime en vous.
J’estime jusque-là, que vous êtes un homme d’honneur et qu’on va vite en besogne avec vous et cela malgré des entorses flagrantes à la justice et aux espoirs lors de votre prise du pouvoir.
N’toma merci de ne pas accorder d’importance aux pseudo juristes, conseillers et autres chercheurs de privilèges qui vous font croire qu’ils ont la capacité de faire accepter au peuple de Guinée un désengagement du CNRD vis-à-vis des promesses du 5 septembre. Ils disparaitront et se réinventeront au moindre renversement du rapport de force. N’toma seule la posture républicaine vous garantira une place honorable dans l’histoire de notre pays. Cette histoire a commencé avant nous et continuera après nous.
A vous chers compatriotes, dans la société guinéenne, nous pleurons le changement et demandons le développement socio-économique durable de notre patrie. Sommes-nous aptes à accepter les exigences du vrai changement ? sommes-nous prêts à faire des sacrifices personnels pour un bien-être et un avenir radieux commun ?
KABA MAMADI
Citoyen soucieux du devenir de notre pays !
Auteur du livre :
« Les Freins du développement Numérique en Guinée et ma Vision »
Email : [email protected]