Il est évident aujourd’hui que les accusations portées contre le docteur Mohamed Diané et l’honorable Amadou Damaro Camara du régime précédent ne reposent sur aucune preuve tangible de corruption, de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite ou de blanchiment d’argent. En ce qui concerne les autres accusés, je n’en sais rien, je n’ai pas suivi…
Pour ce qui est du Dr. Mohamed Diané, ni lui-même, ni le tonitruant petit procureur spécial, ni le tribunal, n’ont pu fournir un montant qu’il aurait détourné, et encore moins identifier les fameux immeubles qu’il aurait construits en Guinée. Il possède seulement deux villas connues et reconnues. De plus, la Cour Commune de justice de la CEDEAO a relevé des irrégularités dès le début des poursuites et a jugé sa détention actuelle arbitraire, ordonnant sa libération. Sans compter son état de santé précaire après une opération, une semaine avant son arrestation, il y a de cela plus de deux ans. Malgré cette décision de la Cour Commune de justice de la CEDEAO, le procureur spécial refuse obstinément toute libération provisoire, ce qui a conduit les avocats du Dr. Diané, en réprobation justifiée, à suspendre toute assistance à leur client.
En ce qui concerne l’ancien président du Parlement, l’honorable Amadou Damaro Camara, les audiences de la CRIEF ont clairement démontré qu’aucun détournement, même sur un centime, n’a eu lieu sur les 15 milliards de francs guinéens qui lui sont reprochés dans l’affaire dite de la construction du siège de l’Assemblée nationale. Au cours des audiences, il a été prouvé de manière méthodique et pédagogique que cet argent a été utilisé légitimement, avec encore au moins 5 milliards restants à la Banque centrale.
Les audiences de la CRIEF étant publiques et largement médiatisées, l’opinion est arrivée à la conclusion que le docteur Mohamed Diané et l’honorable Amadou Damaro Camara n’ont rien à faire dans les geôles de la CRIEF – car c’est cela la réalité – et devraient plutôt être remerciés pour multiples services rendus à la nation. Malheureusement, à cause de l’entêtement d’un petit procureur zélé qui prend un malin plaisir à réinventer le droit et à tordre le cou à la loi au gré de ses excentricités, ces deux hautes personnalités de l’État guinéen devront encore prendre leur mal en patience. Car, si leur innocence n’est plus à prouver, c’est pourquoi ils sont en prison qui reste encore l’énigme !