Plutôt que de promouvoir l’unité nationale entre les Guinéens, ces adeptes du divisionnisme inculquent notamment aux jeunes des idées belliqueuses et se livrent à des actes qui ne sont aucunement de nature à renforcer les fibres sociales, à garantir la paix dans notre pays. Ils montent les populations les unes contre les autres.
Le repli identitaire, la division entretenus par ces adeptes déclarés et sans réserve d’une doctrine ethno-régionale, leur souhait ardent de nous envoyer au charbon ne font l’ombre d’aucun doute dorénavant. La seule chose qui manque des ingrédients aujourd’hui pour que nous nous retrouvions dans une situation de « si on savait », est l’élément déclencheur.
En effet, les problèmes agraires et les débats portant sur les origines des personnes ont toujours été les dénominateurs communs des problèmes ou conflits en Afrique. Partout où les peuples se sont entre-déchirés à travers le monde, les idées sont d’abord conçues dans les esprits puis, se transportent dans les discours, avant de devenir des actes. Malheureusement, au moment où de telles idées se formalisent, personne n’en parle. C’est quand ça atteint des proportions inquiétantes et incontrôlables que les gens se rendent compte de la gravité de la situation.
Il faut éviter d’ouvrir la boite à pandore, au risque de nous retrouver dans des violences intercommunautaires dont personne ne pourrait maitriser l’issue. Partout où un guinéen se retrouve à travers le pays, il est chez lui et ne doit aucunement être inquiété du fait de son appartenance ethnique ou régionale.
Aimer son ethnie, n’est pas du tout un mal en soi. Évidemment, chérir son ethnie est tout à fait normal. C’est même humain. Cependant, l’aimer ou la considérer comme étant la norme universelle, est dangereux. Son instrumentalisation est aussi dangereuse. Aussi, aimer sa culture n’est pas du tout une menace pour l’unité nationale. Par contre, vivre sa propre culture comme si elle était la norme universelle, et de la brandir comme un cadre de référence permettant de juger d’autres cultures, pratiques, comportements, croyances, sans considérations pour les normes qui ont cours dans d’autres cultures, est dangereux.
Nos diversités linguistiques et culturelles ne doivent en aucune manière être des problèmes à notre société. D’ailleurs, l’écrivain Amadou Hampaté Bâ ne nous enseignait-il pas que : « La beauté d’un tapis tient à la diversité de ses couleurs ?»
En substance, les autorités doivent prendre leur bâton de pèlerin contre toutes ces associations à relent communautaire, ces intellectuels égarés en route qui, à travers la falsification de notre vécu commun ou sous l’étiquette de la promotion d’une culture ou d’un alphabet, incitent les gens à la violence, au rejet des autres et à l’affrontement. Elles doivent impitoyablement sévir pendant qu’il est encore temps contre ces pyromanes, ces forces du mal, pour préserver l’unité nationale, le vivre ensemble et la concorde nationale.
Sayon MARA, Juriste