En Afrique, le phénomène de la médiocrité au sommet et des prodiges au fond de la gadoue n’est pas une tragédie isolée. C’est une réalité qui, malheureusement, semble trop souvent définie par le contexte politique et économique de nombreux pays. La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest, est tristement célèbre pour ses choix médiocres dans le leadership, ce qui a entraîné un retard chronique dans de nombreux secteurs vitaux. Cet article explore les raisons de cette situation et propose des pistes pour briser le cycle de l’incompétence.
L’Échec du Leadership
En Guinée, le leadership a souvent été entre les mains de personnes plus intéressées par leurs propres intérêts que par le bien-être du pays. Les dirigeants successifs semblent s’être engagés dans un jeu d’échecs où le pion est le peuple, et la récompense, le pouvoir et la richesse. Le favoritisme, la corruption et le népotisme sont les moteurs de cette machine qui sélectionne les médiocres pour occuper des postes stratégiques.
Les dirigeants médiocres entraînent des décisions médiocres, ce qui se traduit par des politiques inefficaces, des investissements erronés et des opportunités manquées. Les ressources du pays sont souvent détournées, gaspillée ou mal gérées, laissant la population dans un état de privation constante. L’incapacité des dirigeants à instaurer des réformes significatives et des institutions robustes perpétue le retard dans les secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et l’infrastructure.
Les Prodiges dans la Gadoue
Paradoxalement, la Guinée regorge de talents et de prodiges dans de nombreux domaines. Les jeunes Guinéens ont fait preuve de compétences remarquables dans des domaines comme la technologie, les sciences, l’art et le sport. Cependant, ces talents se retrouvent souvent piégés dans un système qui ne reconnaît pas leur valeur. Les opportunités sont rares, les ressources limitées, et le soutien gouvernemental souvent inexistant.
Cette situation crée un fossé entre le potentiel des jeunes et la réalité de leur vie quotidienne. Beaucoup finissent par émigrer, cherchant des opportunités à l’étranger, laissant leur pays d’origine se vider de ses cerveaux. Ceux qui restent sont souvent forcés de prendre des emplois précaires, de recourir à l’informalité ou de se résigner à un avenir sans perspective.
La Foire à l’Incompétence
Le cercle vicieux de l’incompétence en Guinée trouve son origine dans des décennies de mauvaise gouvernance et de corruption systémique. Les institutions publiques sont minées par le népotisme, ce qui crée un environnement où les compétences et les talents passent au second plan. Les leaders sont choisis pour leur loyauté plutôt que pour leur compétence, ce qui crée une culture d’incompétence qui se perpétue à travers les générations.
Briser le Cycle
Pour briser ce cycle de l’incompétence, des mesures radicales sont nécessaires. La Guinée doit renforcer ses institutions et encourager la transparence dans le processus de sélection des dirigeants. Des politiques anti-corruption strictes doivent être mises en place, et les leaders doivent être tenus responsables de leurs actions.
Il est également crucial d’investir dans l’éducation et de créer des opportunités pour les jeunes talents. Les programmes de mentorat, les bourses d’études et les initiatives entrepreneuriales peuvent aider à retenir les prodiges dans le pays. En offrant des incitations et en construisant un environnement propice à l’innovation, la Guinée peut exploiter son potentiel caché et sortir de l’ombre de l’éternel recommencement.
En fin de compte, la transformation de la Guinée doit venir de l’intérieur. Le peuple doit exiger des comptes de ses dirigeants et réclamer des changements significatifs. C’est seulement en brisant le cycle de l’incompétence que la Guinée pourra espérer un avenir meilleur, où les prodiges peuvent briller et où la médiocrité n’a pas sa place.
Abdourahamane NABE
cadre commercial
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