Au Tchad, les élections présidentielles se profilent à l’horizon, soulevant une série de questions cruciales quant à l’avenir politique du pays et de la région dans son ensemble. La désignation du président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, en tant que candidat du MPS (Mouvement Patriotique du Salut) pour ces élections, soulève des préoccupations tant au niveau national qu’international. Cependant, ce qui est plus frappant encore, c’est le silence apparent de la France et de la communauté internationale face à cette situation, laissant transparaître une ambiguïté troublante dans leur approche des régimes militaires en Afrique.
Cette attitude ambivalente ne fait que renforcer les craintes d’un effet domino dans la région. Il est à craindre que les juntes au pouvoir en Afrique de l’Ouest tels que la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ne suivent l’exemple du Tchad en se présentant également aux élections présidentielles dans leurs pays respectifs. Ce scénario pourrait potentiellement affaiblir davantage la stabilité politique déjà fragile de la région.
Pourtant, malgré les défis posés par ces régimes militaires, la réponse de la société civile africaine et de l’opposition reste fragmentée et désorganisée. Le manque de synergie et de cohésion affaiblit leur capacité à faire entendre leur voix et à susciter un changement significatif. En agissant de manière isolée, chacun porte sa propre voix sans chercher à s’unir pour former un front commun contre les dérives autoritaires.
Il est indéniable que l’union fait la force, mais malheureusement, la division persistante au sein des sociétés civiles et des partis politiques en Afrique reste un obstacle majeur. Pourtant, l’heure est venue pour les acteurs politiques et civils de transcender leurs différences et de s’unir pour défendre les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux.
L’Afrique se trouve à un carrefour historique où les décisions prises aujourd’hui façonneront le cours de son avenir. Il est impératif que les acteurs politiques, la société civile et la communauté internationale travaillent de concert pour promouvoir la démocratie, la gouvernance transparente et les droits de l’homme. Seule une action collective et coordonnée pourra garantir un avenir stable et prospère pour l’Afrique et ses citoyens.
Abdourahamane NABE
cadre commercial
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