La presse guinéenne traverse une période particulière. Depuis des mois, plusieurs médias sont brouillés, d’autres mêmes retirés du bouquet Canal+. Si les autorités gardent le mutisme sur la question, les citoyens, eux continuent de s’interroger sur la pertinence d’une telle décision qui occasionnent de nombreux chômages dans les médias guinéens.
Pour aider la presse guinéenne à traverser cette zone de turbulence, l’équipe de reporter sans frontières en mission en Guinée apporte son soutien aux journalistes guinéens.
« Depuis le mois de novembre 2023, les médias guinéens connaissent un contexte très difficile, alors que les autorités au pouvoir s’étalent engagées à promouvoir la liberté de la presse. Au-delà, nous l’avons également vu avec les coupure de l’internet pendant trois (3) mois, quelque chose qui n’était pas arrivée en Guinée, le blocage des sites d’informations, le brouillage des ondes de radios comme Fim FM, le retrait de certaines chaînes de télévision telles que Djoma TV, Espace TV, Évasion TV pour des questions disons de sécurité nationale. Et tout ça, prive les citoyens guinéens à leur droit à une information plurielle qu’ils n’ont pas sur le territoire. A cela s’ajoute la détention arbitraire du Secrétaire du SPPG, Sékou Jamal Pendessa. Il faut également rappeler que ces médias et ces journalistes qui sont concernés par ces restrictions sont économiquement très affaiblis. Et, cela réduit considérablement leurs activités puisqu’ils sont mis en chômage technique. Ce sont toutes ces raisons qui expliquent notre venue ici à Conakry » explique Jeanne LAGARDE des Reporters Sans Frontières
Au cours de séjour dans la capitale guinéenne, le délégation de reporters sans frontières aura un agenda chargé. Elle compte rencontrer tous les acteurs de la crise avec pour défi de parvenir à un retour a la normale.
« C’est pour également rencontrer des journalistes concernés, les Directeurs généraux des médias, les rédacteurs en chef, les directeurs et directrices de publication pour avoir une idée sur les réalités qu’ils ont fait face depuis ces mois, et qui portent un coup à la liberté de la presse. On a également eu l’occasion de rencontrer le nouveau Premier Ministre, ensuite le nouveau Ministre de l’Information et de la Communication. Le PM Bah Oury a indiqué son attention d’apaisement et de dialogue entre les médias et les autorités. On ne peut que l’encourager dans ce sens, en faisant du déblocage des médias concernés une priorité qui doit s’opérer dans les prochaines semaines au maximum. Car, sans liberté des médias, le pluralisme et le droit à l’information dont tous les citoyens bénéficient ne sont pas respectés. Les journalistes détiennent un rôle primordial dans l’information et dans la construction du débat public. Cette position peut les faire des cibles pour des personnes désireuse de contrôler l’information, la sécurité, la protection et le libre exercice des journalistes dans le respect de l’éthique et la responsabilité bien-sûre, qui sont des valeurs indispensables pour que le Droit soit respecté. Nous avons donc l’obligation de défendre les journalistes et la liberté d’expression face à tous les dangers qui les menacent, ce qui fait la pertinence de cette conférence » dira Jeanne LAGARDE.
Gnima Aïssata Kébé