Depuis des décennies, Gaza, une mince bande de terre densément peuplée, est le théâtre de violences et de souffrances incommensurables. Les récents événements ont ravivé les flammes d’un conflit qui semble sans fin, exacerbant les tensions et semant la mort et la destruction. Au cœur de cette tragédie se trouve la question cruciale de la légitime défense et de la punition collective, une ligne floue qui divise les opinions et alimente le cycle de la violence.
Le droit à légitime défense est un principe fondamental du droit international, permettant à tout État de protéger ses citoyens contre les attaques extérieures. Cependant, lorsque ce droit est invoqué pour justifier des actions militaires disproportionnées, il devient une arme à double tranchant, menaçant la vie et la dignité de civils innocents. Les récentes frappes aériennes sur Gaza, justifiées au nom de la sécurité nationale, ont entraîné des pertes massives en vies humaines et des destructions généralisées, sans distinction entre les combattants et les non-combattants.
Pourtant, même dans le chaos de la guerre, il est impératif de ne pas perdre de vue le principe de proportionnalité. Punir collectivement tout un peuple pour les actions de quelques-uns est non seulement moralement répréhensible, mais aussi contraire aux principes fondamentaux de la justice. Les habitants de Gaza, déjà confrontés à des conditions de vie précaires et à un blocus sévère, sont pris au piège d’un cycle de violence dans lequel ils sont à la fois victimes et boucliers humains.
La frontière entre les opprimés et les oppresseurs devient de plus en plus floue lorsque la réponse à une provocation est disproportionnée. Les enfants qui grandissent dans les décombres de leurs maisons détruites et les familles endeuillées par la perte de leurs proches sont les victimes innocentes d’un conflit qui les dépasse. Leur douleur et leur souffrance ne peuvent être ignorées au nom de la politique ou de la sécurité nationale.
La recherche d’une paix juste à Gaza exige un engagement sincère envers la dignité humaine et la justice pour tous. Cela nécessite des efforts concertés pour mettre fin à la violence, lever le blocus économique et reconnaître le droit fondamental de tous les peuples à vivre dans la paix et la sécurité. En fin de compte, seule une approche fondée sur le respect mutuel et la compréhension peut briser le cycle de la violence et ouvrir la voie à un avenir où les habitants de Gaza peuvent enfin vivre sans peur ni oppression.
Abdourahamane Nabé