Après la première coupure d’internet en 2020, j’ai proposé aux pouvoirs publics dans le secteur des télécommunications de l’époque, la création d’une police informatique avec une logistique technique de contrôle et de supervision des activités cybernétiques en République de Guinée. Quatre (4) années après, cette solution semble être d’une nécessité capitale pour l’Etat qui utilise la restriction comme solution.
A noté que cette restriction a un effet boomerang plus dévastateur sur le plan politique et économique. Elle n’est donc pas une solution pérenne !
En effet, la responsabilité de la sécurité, du maintien d’ordre et de la supervision de tous les espaces y compris ceux virtuels (Cyberespace) d’un pays revient à l’Etat. Le pouvoir public a l’obligation de superviser l’espace cybernétique (Internet) afin de contrôler et contenir les contenus susceptibles de mettre en danger la quiétude sociale et la sûreté de l’Etat. Les grands pays du monde font rarement recours à la restriction ou à la coupure d’internet par le simple fait qu’au-delà de l’aspect réglementaire (Législation), ces pays ont une ressource humaine et des infrastructures capables de superviser et d’éliminer les menaces qui pussent atteindre aux mœurs et à la sécurité nationale.
En Guinée, la loi L/037 sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel a été promulguée en 2016. Malgré la présence de cet instrument juridique, la diffusion publique des données à caractère personnel se fait de plus belle par le simple fait que les moyens techniques permettant à la justice de trimbaler les fautifs à la barre n’existent pas.
Le centre informatique que je propose, est un établissement public qui abritera un ensemble d’équipements informatiques. Il aura pour rôles:
• L’identification de chaque usager sur l’espace cybernétique guinéen avec une adresse IP ou autres ;
• L’interception et destruction des contenus non désireux sur le cyberespace guinéen ;
• Poursuite des cybercriminel et diffuseurs de contenus à caractère personnel à la travers une police informatique formée à cet effet ;
• La protection du pays contre les cyberattaques et autres menaces cybernétiques d’ordre national ;
• Sécurisation des données de l’administration publique et des gouvernants.
En plus dudit centre, une digitalisation structurée de notre administration publique doit être entamée afin de faire quitter celle-ci du système papier qui coûte en termes de sécurité, de confidentialité et de coût à l’Etat guinéen.
Il est temps que le pouvoir public chargé des télécommunications s’occupe des vraies problématiques liées au développement numérique.
KABA MAMADI
Spécialiste des Télécommunications & du développement Numérique
Auteur du livre :
« Les Freins du développement Numérique en Guinée et ma Vision »
Email : [email protected]