Alors que des suspicions existaient sur l’ordonnateur du retrait de Djoma Media sur le bouquet Canal plus, dans la soirée d’hier jeudi 07 décembre 2023 un document a été rendu public où figure le nom de la Haute autorité de la communication ordonnant le retrait de l’organe sous prétexte de sécurité nationale.
Au lendemain de cette fuite de document, le président de l’instance de régulation des médias à assumer sa décision et déclaré que c’est une mesure conservatoire. Boubacar Yacine Diallo soutient que c’est une méconnaissance de la loi qui fait que certains fustigent leur décision.
« II n’est pas marqué le sceau de la confidentialité sur le courrier et il émane effectivement de la Haute Autorité de la Communication, il n’y a aucun doute. Donc, on ne peut pas dire que ce courrier a été rédigé en catimini. Lorsque nous avons été saisis par les structures compétentes attirant notre attention sur les dangers qui pouvaient être portés sur la sécurité nationale, nous avons pris en plénière extraordinaire une mesure conservatoire. C’est pour ça que vous n’avez pas entendu une décision de la Haute Autorité de la Communication, c’est une mesure conservatoire. Quand nous avons rédigé cette correspondance à l’adresse de Canal+ pour lui dire de retirer jusqu’à nouvel ordre Djoma de son bouquet. La deuxième observation, j’entends dire que la Haute Autorité de la Communication n’est pas habilitée à suspendre un organe d’information, c’est une simple méconnaissance de la loi », a-t-il dit chez nos confrères d’Espace Fm ce jeudi 08 décembre.
Par ailleurs, le président de la Hac ne soustrait pas le droit à Djoma de porter plainte face à cette situation. Boubacar Yacine Diallo se targue à son tour du droit que lui confère la loi pour agir en cas de manquement.
« Ce que la loi donne à celui qui est puni, c’est de saisir la Cour suprême lorsqu’il sent qu’il est léger. La loi autorise la HAC à retirer l’agrément et la fréquence. Prenez simplement la loi sur la HAC et la loi sur la liberté de la presse, vous verrez de manière explicite, il est écrit que lorsque sans préjudice des décisions s et judiciaires, la HAC peut lorsque les conditions d’exercice de la liberté ne sont pas respectées, prendre les mesures suivantes. Avertissement, mise en demeure, suspension et retrait. Ça, c’est à la fois la loi sur la liberté de la presse et dans la loi sur la HAC. On retire l’agrément ou la licence du média et on sanctionne le journaliste en lui retirant sa carte de presse ou en l’interdisant d’exercer. C’est le législateur qui l’a dit, ce n’est pas moi. Je ne peux qu’appliquer la loi. Nous avons pris une mesure conservatoire, c’est-à-dire suspendre la diffusion de Djoma sur Canal+ », a-t-il soutenu.
Présentement, une plénière est convoquée par la Hac afin d’instruire le dossier et saisir de façon officiel Djoma à travers une convocation. Une équipe de monitoring est déjà mise en place pour vérifier s’il y a eu des émissions de nature à attenter « à la sécurité nationale » confie Boubacar Yacine Diallo.
Mamadou Saidou Baldé