Le procès des évènements du 28 septembre s’est poursuivi ce lundi 04 décembre 2023 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Devant la barre pour témoigner des faits vécus et entendus se tient le Général Ansoumane Camara alias Baffoé ex commandant de la CMIS Cameroun au moment des faits.
Dans une réponse adressée à la défense, l’ex commandant déclare avoir vu des éléments de la garde présidentielle à bord de deux (2) pick up. C’est après leur rentrée au stade que les tirs ont commencé à retentir s’en est suivi la débandade.
« Ceux qui étaient là sont plus forts que nous, c’était des commandos. Dès que nous les avons vu rentrer (Bérets rouges, ndlr) à l’intérieur du stade, nous avons cédé pour se mettre à l’abri. L’arme la plus grande de la Police c’est le PMAK. Vous connaissez l’arsenal militaire », s’exclame-t-il.
Si beaucoup estiment que la plupart des personnes victimes sont mortes par balles, le général Baffoé soutient le contraire. Selon lui, certains sont morts à cause de leur faiblesse physique.
« Je peux vous dire que tous ceux qui sont morts ne sont pas morts par balles. Certains sont décédés par faiblesse parce que les plus forts ont marché sur eux » a-t-il dit.
Plus d’une décennie après ce massacre qui a conduit à la mort de plus d’une centaine de personnes selon les organisations de défenses des droits de l’homme, général Ansoumane Baffoé estime que si le président du CNDD n’avait pas été trahi par ses collaborateurs, il n’y aurait pas eu ces événements.
« En matière de protection de personnalités, on ne se limite pas seulement qu’à la force. C’est aussi dans le comportement. Le chef peut ordonner mais l’exécution sur le terrain dépend des exécutants. Si les militaires avaient replié comme on l’a fait, on n’en serait pas là aujourd’hui, certainement les frontières seraient fermées et les leaders politiques seraient interpellés » a-t-il confié devant le tribunal.
Mamadou Saidou Baldé