Comme annoncé dans l’un de leur communiqué de ne plus assister au procès jusqu’à nouvel ordre, les avocats de la défense ont boycotté le procès des événements du 28 septembre 2009, qui devait reprendre ce lundi 27 novembre 2023, après une semaine de pause. La cause de ce boycott est dû au non respect des droits de leur client, qui sont empêchés de rentrer en contact avec leur conseil, depuis l’attaque du 4 novembre dernier, qui a visé la maison centrale.
Les avocats de la partie civile ont quand à eux, étaient présents pour la reprise du procès. Pour ces avocats, ce boycott des avocats de la défense n’impactera que les détenus.
« Cette affaire est suivie par le bureau du procureur de la CPI, par les États-Unis, par le bureau de l’union européenne, etc. Ça ne sert à rien d’user du dilatoire pour ne pas que le procès ait lieu. Ce procès, comme je l’ai toujours dit, que je vive ou que je sois mort, aura lieu ici ou à la Haye. (…). Les avocats de la défense auraient pu nous informer soit par le groupe WhatsApp que nous partageons ou par écrit. Que les avocats de la défense sachent que ce boycott n’est que pour fatiguer leurs clients » affirme Me Hamidou, l’un des avocats de la partie civile
Le 04 novembre dernier, un commando lourdement armé avait attaqué la maison centrale de Conakry occasionnant l’évasion des détenus accusés dans le dossier du 28 septembre 2009 dont le capitaine Moussa Dadis Camara. Si trois (3) des (4) fugitifs ont pu être ramenés en prison, Claude Pivi reste toujours introuvable. Une situation qui a poussé les autorités à renforcer le dispositif sécuritaire au niveau du principal pénitencier de Conakry. Mais pour Me Almamy Samory Traoré, cette attaque ne doit nullement justifier l’empêchement des avocats à échanger avec leurs client au moment où le procès a atteint une phase cruciale.
« Depuis les événements du 4 novembre passé lors duquel certains de nos clients ont été exfiltrés de la maison centrale, les avocats que nous sommes, n’avons plus accès à la maison centrale. Aucun avocat ne peut vous dire qu’il y a accès, même ceux de la partie civile et ceux constitués dans d’autres procédures. Pourtant, la phase que nous entamons maintenant, est cruciale et ça nécessite que nous ayons accès à nos clients pour discuter avec eux et les préparer éventuellement à affronter la suite du procès. Nous estimons que les droits de la défense ne sont pas garanties à ce stade de la procédure, il y a un defi sécuritaire même qui se pose. Nous avons donc été mandatés pour venir signifier au tribunal, notre décision de boycott jusqu’à ce que les droits de nos clients soient respectés » explique Samory Traoré, avocat de la défense.
Le tribunal a donc renvoyé le procès à ce mardi 28 novembre 2023. Une rencontre était programmée ce lundi 28 novembre 2023 entre le ministre Charles Wright et le collectif de ces avocats. Chose qui n’a pas eu lieu, car non seulement le collectif affirme qu’il n’a eu aucune notification concernant cette rencontre.
Gnima Aïssata Kébé