La question d’une éventuelle organisation des élections devant aboutir au retour à l’ordre constitutionnel par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Déjà chez les acteurs politiques, beaucoup d’entre-eux désavouent l’idée.
Interrogé sur la question ce lundi 20 novembre 2023 par nos confrères de Fim Fm dans l’émission Mirador, le président du Model n’est pas passé par mille chemins pour exprimer sa désapprobation.
Aliou Bah estime que le cadre de dialogue devant servir d’espace d’échange sur ces questions n’est véritablement pas effectif, ce qui prouve que l’agenda qu’ils (autorités) sont entrain de mettre en place n’est pas saint pour la République.
« Nous avons répondu à l’appel du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Combien de réunions auxquelles nous avons pris part, quelle suite on a donné à ces rencontres ? Cela dénote qu’il n’y a pas de volonté à aller de l’avant. Ce n’est pas une question de personne, c’est une question de principe. Pourquoi ils ne veulent pas qu’on organise un débat avec les acteurs politiques ? C’est parce qu’ils savent qu’au tour d’une table, avec la présence des partenaires techniques et financiers, avec la présence des acteurs politiques sérieux qui connaissent le processus et le ministère en face (…) ils interprètent la contradiction comme l’adversité, mais c’est parce qu’eux même sont dans le jeu. S’ils étaient dans la garantie de neutralité, ils n’allaient pas nous traiter comme étant des ennemis à abattre ou des adversaires à combattre. Ils sont l’Etat, ils ne sont pas des compétiteurs, mais puisqu’ils ont des candidats qu’ils sont en train de cacher et développer en leur sein, ils sont en train de nous stigmatiser. S’il y avait un tel cadre, avec tous les arguments sur la table, en discussion ouverte vous allez comprendre que ce qu’ils avancent ne tient pas. Ils sont conscients de cela, c’est pourquoi ils ne veulent pas qu’on discute ouvertement. Ils savent que l’agenda qu’ils sont en train de dérouler n’est pas un agenda sain pour la République, c’est pourquoi ils ne veulent pas parler avec des gens sérieux » a-t-il lancé devant les chroniqueurs.
Par ailleurs, le leader du Model et membre des forces vives affirme qu’ils sont entrain de travailler afin de barrer la route à des initiatives qui peuvent compromettre l’avenir du pays. Pour lui, « Il s’agit de la Guinée, pas d’une question personnelle. Mais le ministère de l’administration du territoire, il n’en est pas question que quelqu’un de sérieux accepte que ce ministère organise des élections en Guinée, sinon ça nous conduirait à une catastrophe nationale. Les préfets, les gouverneurs, les chefs de police, les chef de gendarmerie ne peuvent pas prendre en otage le processus électoral de la Guinée au nom d’une refondation dont personne ne connaît le contenu » a-t-il martelé.
En attendant une issue favorable sur cette question, les partis politiques restent méfiant quand à l’organisation des élections par le MATD. Reste à savoir si le gouvernement prendra en compte les différentes craintes des acteurs.
Mamadou Saidou Baldé