Comme annoncé dans le précédent article, les négociations tripartites autour de la plateforme revendicative du mouvement syndical ont repris cet après-midi m, au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Les discussions ont tourné sur plusieurs points.
« Pour la journée d’aujourd’hui, les négociations ont beaucoup porté sur le point 5, qui concerne la révision à la baisse des permis de conduire et la carte grise. Aujourd’hui, les travailleurs commencent à souffrir à cause de ce contrôle qui est mis en place concernant les permis de conduire. Comment est ce qu’on peut dire à un travailleur qui est misérablement payé de payer le permis de conduire à hauteur d’1260.000 fg? Comment est ce qu’un fonctionnaire qui est très mal payé, lui demande jusqu’à deux à trois millions les cartes grises? Donc nous avons demandé au gouvernement de revoir drastiquement à la baisse de ça. Donc le gouvernement est d’accord pour qu’on essaie de renégocier mais d’ici là, nous avons demandé aux représentants du gouvernement autour de la table de surseoir à ce contrôle parce que beaucoup de travailleurs aujourd’hui sont fatigués par les policiers en venant au travail. Donc nous avons été très déçus, pour une petite question comme ça, notre partenaire encore aujourd’hui en la personne du président de la commission côté gouvernement, qui n’a pas vraiment accepté à ce qu’on suspende cela. Donc nous avons demandé à ce que nous nous retirions aujourd’hui.
Par rapport à la valeur monétaire du point d’indice, nous sommes toujours à 30%, le logement, on reste 450.000fg, le transport à 450.000 fg. Nous avons marqué notre accord sur le logement et le transport. Mais nous avons demandé au gouvernement de revoir la VMPI la valeur monétaire du point d’indice. Nous n’avons pas eu encore de retour dessus. Pour le secteur privé, nous avons compris que le patronat guinéen aujourd’hui doit faire son congrès au mois de décembre prochain. Donc pour le moment ce patronat ne peut pas signer un accord avec le mouvement syndical guinéen. Donc nous avons accepté que ce congrès finisse et après nous allons négocier à partir de Janvier, févier au plus tard Mars avec le patronat guinéen. Si nous trouvons un accord, nous allons rappeler à partir de janvier 2024 » explique, Abdoulaye Barry, président de la commission de négociations du mouvement syndical.
Côté patronat, Ismaël Keita, vice président du patronat guinéen affirme:
« Il y a eu des avancées très positives , le gouvernement a une très bonne volonté, le patronat à la bonne volonté. Il y a eu des avancées significatives avec le patronat et le syndicat. Le syndicat a adhéré aux doléances du patronat, et le patronat tient à remercier cette bonne volonté du syndicat guinéen.Il est rassuré que nous avons un syndicat qui pense à la paix sociale,qui pense aux travailleurs de notre pays, mais aussi qui pense que l’entreprise doit vivre pour que vive les travailleurs. En ce qui concerne le côté gouvernemental, ils ont fourni beaucoup d’efforts. Nous sommes aujourd’hui à 30% d’augmentation et aussi, il y’a beaucoup d’avantages dans beaucoup de secteurs, je pense qu’aujourd’hui on peut dire qu’il y a des avancés. Le syndicat et le gouvernement on s’est retiré afin d’aller finir nos dernières propositions et de se retourner dans les jours à venir pour clôturer cette médiation. Donc de notre côté, le patronat est très satisfait aujourd’hui aux sortirs de ces négociations et a l’espoir que nous allons aller vers les conclusions positives » soutient Ismaël Keita
Même si le gouvernement est ouvert aux discussions, le point d’achoppement reste le valeur monétaire du point d’indice. Les autorités campent toujours sur les 30%. Une proposition rejetée par le syndicat.
« Les lignes ont bougé. Aujourd’hui nos discussions ont été fructueuses. On est pas loin de sortir la fumée blanche, parce que le gouvernement a donné plus de détails sur son offre qui ne se limite pas seulement qu’à 30%. Nos partenaires du mouvement syndical ont compris les détails qui ont été donnés. Ils ont revu leurs revendications de 50%, avec laquelle ils sont venus le matin. Ils sont descendus à 40%. Nous n’avons fait que suspendre les négociations aujourd’hui. Nous allons continuer les discussions les jours à venir pour qu’on arrive à sortir la fumée blanche » espère Aboubacar Kourouma, Secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique.
Les discussions reprendront entre les parties prenantes aux négociations tripartites, lundi prochain.
Gnima Aïssata Kébé