L’interdiction de sortir prise à l’encontre des 34 Daf de certains départements ministériels et même de la présidence par le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions économiques et Financières (crief) la semaine dernière continue d’alimenter les débats.
Si certains pensaient que cette cour était créée pour les anciens dignitaires du régime déchu, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation soutien que cet acte posé par Aly Touré prouve le contraire.
Invité dans l’émission Mirador de la radio Fim FM ce vendredi 27 octobre 2023, Mory condé soutien que c’est un acte de bravoure qu’a posé le procureur spécial. Pour cela, il devait être célébré plutôt que d’être jeté en pâture.
« Il y a trois ans en arrière en Guinée, on ne pouvait pas imaginer qu’un commis de l’État s’inquiète de sa gestion, qu’un procureur se lève en toute indépendance, pour demander des comptes à un commis de l’État. Dans les commentaires que nous faisons en longueur de journée, nous nous attardons beaucoup plus sur les actions du procureur et oublions la portée sociale et sociologique de son action. Il reçoit des dénonciations. C’est tout à fait normal, en attendant que les auxiliaires de justice ne fassent leur travail, qu’il demande aux personnes incriminées de rester d’abord au pays. (…). Si le procureur, à l’issue des dénonciations qu’il a eues, a décidé d’interdire la sortie du territoire aux DAF, je pense que tout le peuple de Guinée devrait se réjouir de cet acte du procureur parce que, ça prouve que la CRIEF n’a pas été créée que pour la gestion du passé, mais c’est aussi pour le présent. Si on était dans un autre pays, dans un pays où les mérites sont reconnus, il devrait être célébré pour cet acte de bravoure et de courage. Se lever un bon matin, prendre une telle ordonnance dans un contexte que nous connaissons et dans un pays où on n’a jamais osé dénoncer même un simple assistant d’un ministre. C’est un acte de bravoure », a-t-il lâché chez nos confrères.
Dans ce survol de l’actualité avec le ministre des MATD, la question du retrait des passeports a été évoqué. Pour lui, pas question de le prendre en mal car pour ceux qui ont déjà travailler avec les institutions internationales qu’ils « savent qu’il n’y a aucune qui donne des passeports et le laisse avec le détenteur après le voyage » a-t-il soutenu.
Même si ce retrait est perçu de façon négative chez certains, Mory Cond é quant à lui ne trouve rien d’anormal.
Mamadou Saidou Baldé