Une réunion d’urgence a été organisée par le barreau de Guinée ce vendredi 27 octobre 2023, pour statuer sur l’agression dont un des leur a été victime au tribunal de première instance de Coyah, le mercredi dernier. A cet effet, l’assemblée générale a décidé d’entreprendre certaines décisions malgré la présentation des excuses du procureur accusé d’avoir porté des coups physiques sur Me Facinet Sylla.
Selon le porte-parole du Barreau de Guinée, la victime d’agression a été entendu par le bâtonnier, suite au fait. Entre-temps, poursuit-il, le premier président de la cour d’appel et le procureur général près la cour d’appel de Conakry ont invité le bâtonnier à une discussion autour du sujet.
« Au cours de cette discussion tous les magistrats présents du parquets général et le président ont déplorés le comportement du procureur par intérim de Coyah et ont condamné farouchement ces agissements. il a présenté des excuses, les excuses qui ont été acceptées par le confrère et par le bâtonnier. Mais lorsque l’affaire a été portée à la connaissance de l’ensemble des avocats, ils ont dit que ça ne va pas se passer comme ça, donc finalement une assemblée générale a été convoquée pour ce matin », a expliqué Maître Faya Gabriel Kamano.
Au cours de cette assemblée extraordinaire, souligne l’avocat, des décisions ont été prises. Le porte-parole du Barreau de Guinée précise entre autres :
-La suspension de la participation des avocats à toutes les audiences sur toute l’étendue du territoire pour deux semaines, à partir du lundi 13 novembre 2023;
-Un pool d’avocat a été constitué et le pool est piloté par Me Sidiki Bérété.
« Ce pool sera chargé d’exercer des recours judiciaires qu’il faut contre le magistrat en question. Il appartiendra au pool qui aura la direction de la procédure d’initier à son choix une procédure pénale ou disciplinaire. « , précise Me Faya Gabriel.
« Lorsque les avocats ont des interactions avec des OPJ, c’est au procureur que nous faisons recours pour trouver solution, mais imaginez si c’est ce procureur qui se permet de violenter un avocat dans l’exercice de ses fonctions, dans l’enceinte d’un tribunal, ça veut dire que même les justiciables ne sont vraiment pas à l’abri. La question qu’il faut se poser, c’est, est-ce que ce magistrat a vraiment observé la dignité et l’honneur qui caractérise sa fonction de magistrat », a-t-il interrogé.
Gnima Aissata Kébé