La hausse alarmante des accidents de la route constitue une véritable tragédie nationale, laissant derrière elle un nombre croissant de victimes, de blessés et de personnes handicapées à vie. Face à cette réalité préoccupante, il est impératif de prendre des mesures concrètes pour inverser cette tendance et garantir la sécurité de tous les usagers de la route.
Il convient de reconnaître que le gouvernement de la transition, dans un laps de temps record, a déployé des efforts importants dans le secteur en initiant des réformes et des actions d’envergure. Parmi celles-ci, mentionnons la vaste opération de réfection de plusieurs axes routiers à travers le pays, la création de l’AGEROUTE, la sécurisation des documents tels que le permis de conduire et la carte grise, la construction d’échangeurs, ainsi que l’installation d’une signalisation adéquate (horizontale, verticale, feux, etc.).
L’un des principaux facteurs contribuant à cette situation est l’état vétuste du parc automobile. Il est indéniable que de nombreux véhicules circulant à Conakry et dans les régions éloignées sont obsolètes, dépourvus de systèmes de sécurité modernes, et représentent donc un risque accru d’accidents. Par conséquent, il est essentiel que le gouvernement, en collaboration avec les ministères des Transports et du Budget, ainsi que les syndicats, envisage des mesures incitatives financières pour encourager le remplacement des véhicules anciens par des modèles plus sûrs, dotés des dernières avancées en matière de sécurité.
Parallèlement, il est crucial de prendre en compte l’état déplorable de nos routes. Malgré les efforts récents des autorités de transition, les nids-de-poule, les revêtements dégradés et autres infrastructures routières défaillantes continuent de représenter des dangers potentiels pour les conducteurs. L’État guinéen devrait donc investir davantage dans la rénovation et l’entretien des routes, afin d’assurer des conditions de conduite optimales et de prévenir les accidents dus à des défauts structurels.
L’indiscipline des usagers de la route constitue également un problème majeur. Les comportements irresponsables, tels que l’excès de vitesse, le non-respect des feux de signalisation, la conduite sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants, ainsi que le refus de se conformer aux règles doivent être sévèrement réprimés. Il est essentiel de renforcer les contrôles routiers et d’imposer des sanctions dissuasives pour dissuader les contrevenants. De plus, une sensibilisation accrue à la sécurité routière devrait être intégrée dès l’éducation primaire et diffusée dans les médias afin de promouvoir une culture du respect des règles et de la prudence sur les routes.
A tout ce qui précède, il faut ajouter une préoccupation majeure : la faiblesse des mesures répressives. Les forces de l’ordre doivent être dotées des ressources nécessaires pour effectuer des contrôles réguliers et efficaces. Il est également essentiel de renforcer la coopération entre la police et la justice afin d’accélérer les procédures judiciaires et de garantir que les auteurs d’infractions routières soient jugés rapidement et équitablement.
En conclusion, la hausse des accidents de la route et ses conséquences tragiques nécessitent une réponse urgente et coordonnée. En renforçant la sécurité routière grâce au renouvellement du parc automobile, à l’amélioration des infrastructures, à la répression des comportements irresponsables et à la coopération entre les différentes institutions, nous pourrons sauver des vies et prévenir les traumatismes liés aux accidents de la route. La sécurité routière est l’affaire de tous, et il est temps de prendre des mesures audacieuses pour mettre fin à cette spirale de violence routière.
François Mara