Toutes les initiatives ont fini par se solder en des échecs. Pourtant, on continue à vouloir dialoguer sans s’interroger foncièrement sur les raisons de l’infertilité des précédents pourparlers. Et même si on en savait quelque chose, les politiques sont-ils vraiment prêts à faire des concessions, parce que rien ne sert à aller au dialogue si l’on est point disposé à lâcher du
lest.
Très souvent à couteau tiré, mouvance et opposition, comprenez-le autrement dans le contexte actuel, se sont fréquemment retrouvées autour de la table dans le but d’accorder leur violon. Ces altern atives empruntées parfois au grand mépris de la loi, se sont soldées inexorablement par des dissensions de plus en plus profondes. Cette réalité traditionnelle est larésultante d’une kyrielle de facteurs dont entre autres, les calculs sordides.
Oui, c’est un secret de polichinelle de savoir que les politiques ont des atomescrochus avec le semblant. Donner l’apparence de sincérité est leur dada. Terrerpar devers eux, les plans qui servent leurs intérêts personnels sont ceux qui dictent en réalité, la posture qu’ils observent. Observez bien les revendications, les préalables, la plupart rime à répondre à leurs attentes individuelles.Conséquence, rares sont les accords conclus qui ont produit leurs pleins effets.
L’une des parties finit toujours, par soi, se dédire, soit faire fi de ses engagements.C’est surtout, ceux qui tiennent le pouvoir qui excellent dans la volonté d’entuberle camp d’en face. Et ce, peu importe le régime. À titre d’échantillon, il fautobserver même sans méticulosité, la gestion des crises de Conté à Doumbouya.Le pouvoir a surtout le toupet, l’outrecuidance de voir ses interlocuteurs de haut. Àcela s’ajoute, la présence des médiateurs à la moralité douteuse, à l’impartialité ambiguë. Chacun le sait bien, mais on ne cesse de les réclamer à la moindre crise
La difficulté du dialogue en Guinée, c’est aussi la présence des partismarionnettistes. Sans assises solides, ni visions limpides, encore moins de projets solides, ils contribuent à légitimer les manœuvres frauduleuses des entités au pouvoir. Toutefois, si les partis majoritaires ne prient souvent que pour leurs chapelles, il faut être de mauvaise foi pour ne pas acquiescer cette démarche des partis minoritaires qui dénote que du politiquement correct.
L’occasion faisant le larron, les gouvernants se servent de ces divisions intestines pour dérouler le plan savamment orchestré. Et ma foi, les questions préalables auxquelles s’agrippent les politiques est une fabrication ingénieuse du groupuscule de personnes au pouvoir. C’est fait à dessein dans l’unique intention de divertir. On retarde le débat sur le fonds en créant d’autres sources de dissensions frivoles.
L’autre centre de gravité de cet engrenage infructueux de dialogue politique, c’est la présence de positions borné, de voix radicale dans toutes les entités. Les chefs de fils auront beau fait preuve de bonne foi, ils finissent par être éclipsés par les discours durs et barbants de ces ailes toxiques. Ils ont le don, le talent, lalan, l’élan pour tout ce qui consiste à raviver les tensions, à raviver les braises. Un dialogue productif devra faire en sorte que les forces du bien triomphent sur celles du mal.
C’est donc un cocktail molotov qui fait obstruction à la réussite des dialogues, etpourtant, c’est d’une nécessité impérieuse. Félix Houphouët Boigny ne disait-il pas que, le dialogue est l’arme des forts et non des faibles ? C’est l’arme de ceux qui fontpasser leurs problèmes généraux avant les problèmes particuliers, avant lesquestions d’amour-propre. À BIENTÔT
Daouda Mohamed CAMARA