Le mouvement syndical, patronat et gouvernement, ont poursuivi ce vendredi 13 octobre 2023 les négociations tripartites au ministère du travail et de la Fonction publique. Au sortir de cette rencontre dans l’après-midi, des acteurs ont fait le compte rendu à la presse.
« Les deux ministres qui ont pris part nous ont présenté des chiffres, mais ils ne sont pas allés en profondeur des choses. Comme ils ont demandé d’aller consulter le haut niveau, nous avons aussi compris parce qu’ils nous ont rassuré qu’on sortira satisfait de ces négociations. Nous allons donc reprendre la semaine prochaine, parce que le patronat nous a également dit qu’il a déjà tenu son assemblée générale le mardi passé avec leurs 25 fédérations, en attendant de réunir les autres. Comme nous sommes légalistes, nous avons accepté que des différentes parties aillent se référer pour ne pas revenir nous donner les propositions qui vont encore nous faire révolter. Nous ne sommes pas rentrés dans le fond des débats, mais tout ce qu’on peut dire est que le gouvernement a compris qu’il n’a pas à nous faire des propositions qui vont irriter le mouvement syndical guinéen. Ils doivent donc rencontrer les autorités de la transition, parce qu’entre nos 90% et les 20 % proposé par le gouvernement, l’écart est trop. Nous restons néanmoins à l’attente et nous comptons sur les partenaires sociaux la semaine prochaine pour nous revenir avec des propositions conséquentes » relate Camarade Abdoulaye Barry
Côté gouvernement, Aboubacar Kourouma est président de la commission de négociations et secrétaire général du ministère du travail et de la fonction publique explique.
« Il a été convenu que la semaine prochaine, le patronat vienne avec des offres. Pour ce qui concerne l’augmentation des salaires des fonctionnaires, nous, nous considérons que c’est une amélioration du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Vous savez, un pouvoir d’achat, il y a le salaire. Et ce qui est important plus que le salaire, ce sont les accessoires. Depuis que nous avons commencé les discussions, nous avons proposé d’entrée de jeu au mouvement syndical, comme vous le savez, nous avons le projet FUGAS (Ficher technique de gestion administrative et de la solde), qui est en cours, qui nous permettra de maîtriser à coût sûr, donc la masse salariale. Nous avions proposé au mouvement syndical de repousser les discussions sur l’augmentation salariale mais jusqu’à ce qu’on finisse le projet FUGAS. Mais en lieu et place, nous avons proposé 50% comme prime de salaire soit payée aux agents de l’Etat. Quand on va finir le projet FUGAS, nous aurons la maîtrise des effectifs et là on sera en mesure de calculer réellement l’impact financier de toute majoration de la valeur monétaire du point d’indice. Ce à quoi le mouvement syndical s’est opposé. Ils ont dit qu’on doit discuter directement de l’augmentation de la valeur monétaire du point d’indice. De discussion en discussions, aujourd’hui la partie gouvernementale est arrivée à propos les 20% d’augmentation. Hier, le ministre du Travail et de la Fonction publique et le ministre du Budget se sont déplacés, ils sont venus, ils ont mis sur la table les chiffres. En toute transparence, monsieur le ministre du Budget a mis à disposition du syndicat tous les chiffres (la masse salariale, les différentes incidences…). Il a été demandé au mouvement syndical, de la base de la connaissance de ces chiffres là qui sont véritables et disponibles aussi. Il leur a dit ensuite de regarder le contexte et la situation des finances de l’Etat. Donc cette réflexion a commencé à être menée par le mouvement syndical. Nous avons proposé au mouvement syndical de se joindre à nous, constituer un cadre d’échange qui va travailler et réfléchir pour proposer des solutions pérennes d’amélioration du pouvoir d’achat des agents de l’Etat. Pour le moment, le mouvement syndical a rejeté cette offre. Nous, nous estimons qu’ils sont nos partenaires, et tout ce qui concerne les agents de l’Etat, ils doivent être associés à cette réflexion. Et nous espérons que le mouvement syndical va saisir cette main tendue et se joindre à nous pour que ensemble, nous puissions réfléchir pour proposer de manière pérenne des solutions qui permettront l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les fonctionnaires de l’Etat ».
Pour le moment, les lignes ne bougent pas. Les parties comptent se retrouver la semaine prochaine pour poursuivre les négociations.
Gnima Aïssata Kébé