Depuis quelques temps, le doute s’installe de plus en plus dans la tête des acteurs politique sur la conduite de la transition. Invité dans l’émission Mirador ce lundi 09 octobre 2023, le président du Mouvement Démocratique Libéral (MODEL) a exprimé ses craintes vis-à-vis de la junte. Pour Aliou Bah, la transition a dévié la trajectoire espérée. Sa conduite ressemblerait à l’exercice d’un mandat plutôt qu’à une transition.
« Je suis inquiet pour notre Pays, je suis inquiet pour la Guinée parce que malgré tous les conseils, malgré tous les signes d’avertissement je crois que cette transition est allée dans le sens de ce qu’on n’a pas souhaité. On a même l’impression que ce n’est plus une transition qui est en cours c’est plutôt l’exercice d’un mandat mais de façon subtile. On est carrément du vocabulaire de la transition parce que certains croient que c’est un détail lorsqu’on leur met en garde de ne pas appeler le colonel Mamadi Doumbouya, président de la République. C’est un humain il ne faudrait pas donner de l’opportunité aux gens d’être auto-suffisants, de réveiller l’orgueil en l’humain en lui faisant croire qu’il est de ce qu’il n’est pas. Il est le chef d’une junte militaire, président d’une transition à la limite, ce qu’il doit entendre chaque matin », a-t-il lâché chez nos confrères.
A l’allure où vont les choses, le président du Model estime que tout porte à croire qu’on veut imposer le président de la transition. Aliou Bah soutien qu’il y a deux scénarios qui sont en train d’être préparé.
« Je crois que le langage a changé. Lorsqu’on parlait de transition on voyait les intentions dans ce sens. Mais aujourd’hui tout porte à croire qu’on veut fabriquer quelqu’un qu’on veut nous imposer parce qu’apparemment il y a deux scénarios sur lesquels on travaille. Les deux scénarios c’est comment neutraliser des acteurs politiques représentatifs, faire en sorte qu’on fabrique des gens qui à sa dévotion et après imposer aux Guinéens comme on l’avait fait par le passé quelqu’un qui ne serait pas le choix de la majorité. Ce scénario n’ayant pas véritablement prospéré, on essaie de penser à l’idée de ce qui est arrivé en 84, 93. Faire durer la transition et torpiller le processus, trouver des arguments de report autant que possible », a-t-il ajouté.
Même si les signaux d’un glissement de calendrier se profile à l’horizon, ce membre des Forces Vives de Guinée reste ferme « L’idée d’un glissement est inacceptable, à plus forte raison l’hypothèse d’un glissement de calendrier. S’ils veulent, ils peuvent fabriquer tous les arguments du monde, tout va se mettre sur place que la bonne foi n’y était pas » a-t-il martelé.
Les regards restent donc tournés vers la junte qui ont promis de rendre le pouvoir au plus tard en janvier 2025.
Mamadou Saidou Baldé