Face à la suspension par la Haute Autorité de Communication du journaliste Abdoul Latif Diallo ainsi que de son site d’information pour une période d’un mois, le réseau des medias sur Internet en Guinée (REMIGUI) n’a pas manqué de réagir ce mardi 12 septembre 2023 à travers une conférence de presse.
Pendant sa prise de parole, Thierno Amadou M’bonet Camara, président de l’organisation à tout d’abord reconnu à la HAC son rôle de régulateur avant de s’attaquer à la décision. Pour lui, cette sanction prise est sévère et grave. Aujourd’hui, il se pose plusieurs interrogations.
«Nous reconnaissons à la haute autorité de la communication son rôle qui est de réguler les médias, de s’assurer que le travail que nous menons tous les jours respectent les règles en la matière. Le journaliste Abdoul Latif a publié une information, à la suite de cette information, la HAC a été saisie d’une plainte et a convoqué le journaliste pour l’entendre. Et sur la base de cela, elle a pris des sanctions sévères qui consistent à suspendre le journaliste et le média. Nous avons deux problèmes avec cette décision. Le premier, c’est qu’il n’y a pas eu de confrontation entre le journaliste et ceux qui se sont plaints.
Deuxièmement, c’est la première fois que lui et son média écopent d’une sanction. Pourquoi on n’a pas eu un avertissement ? Pourquoi on est allé directement à la suspension du média ? Après la suspension, ce qui se passe, c’est que si au cours de ce mois ou un autre mois, le média se rend coupable d’une faute, on peut interdire le média, cela veut dire qu’on est à un pas de la fermeture d’un média ou de l’interdiction d’un journaliste de pratiquer son métier, c’est pour vous dire combien de fois cette décision est grave» a-t-il expliqué d’entrée.
Si la Hac reproche au journaliste mis en cause de n’avoir pas recoupé l’information, M’Bonêt souligne que celui-ci n’a jamais refusé un droit de réponse au barreau de Guinée selon leur membre. Toutefois, c’est à ces derniers de solliciter cela en règle générale.
« On dit qu’il n’a pas recoupé l’information et deuxièmement on dit qu’il a fait un mélange de genre. Pour le recoupement de l’information, je pense que si vous avez publié une information, ce qui se passe, c’est qu’ils entrent en contact avec vous et ils vous disent qu’ils ne sont pas d’accord et là vous êtes obligés de prendre le droit de réponse. Selon ce que notre membre nous a dit, jamais à la suite de la publication de l’information, le barreau de Guinée ne lui a contacté pour un droit de réponse qu’il aurait refusé » a-t-il renchérit.
Par ailleurs, l’organisation ne compte pas se limiter à la simple dénonciation. Dans les jours à venir, elle compte saisir la HAC afin de voir la possibilité de revoir la décision car pour ces journalistes, la sanction infligée ne correspond pas aux fautes dont leur membre est reproché. Plus loin, Il compte également saisir la cour suprême envue d’annuler la décision prise par ma Hac.
En attendant d’obtenir de gain de cause, le journaliste Abdoul Latif Diallo est privé de tout droit d’exercice le pendant 30 jours.
Mamadou Saidou Baldé