Alors que le monde observe les dynamiques géopolitiques actuelles, l’Afrique subsaharienne se retrouve à nouveau au centre d’une lutte d’influence rappelant les jours de la guerre froide. Ce phénomène, bien que familier, prend une nouvelle intensité et implique des acteurs différents. En effet, l’histoire semble se répéter, révélant que rien n’est vraiment neuf sous le soleil.
Entre 1945 et 1991, l’Afrique a été le théâtre d’un affrontement indirect entre les États-Unis et l’Union soviétique. La conférence de Bandung en 1955 a marqué un tournant, puisque l’URSS a soutenu les pays africains dans leur quête d’indépendance, s’opposant ainsi à l’Occident. Aujourd’hui, alors que la Russie de Vladimir Poutine cherche à rétablir sa position, elle réitère cette démarche en Afrique pour remplir le vide laissé par la France.
Cependant, cette nouvelle guerre froide se déploie différemment de celle du siècle dernier. Son épicentre se situe en Ukraine et au Sahel. La récente rencontre des BRICS en Afrique du Sud, qui prévoit l’introduction d’une nouvelle monnaie et d’une banque, sous la direction de Dilma Rousseff, reflète la dimension économique et financière de cette confrontation, souvent qualifiée par certains, comme le criminologue Alain Bauer, de « paix chaude » plutôt que de « guerre froide ».
L’histoire démontre une fois de plus la dualité des camps en Afrique, rappelant les jours de décolonisation. Les figures emblématiques telles que Sékou Touré, Sankara, Houphouët, et Senghor incarnaient les deux blocs antagonistes, illustrant la diversité des choix et des idéologies qui façonnent le continent.
Ainsi, l’Afrique se retrouve à un carrefour historique, confrontée à des décisions cruciales quant à son avenir. Les choix des dirigeants et les idéologies adoptées seront façonnés par l’histoire, tout comme l’histoire elle-même a évalué les choix des nations africaines depuis 1960.
En fin de compte, cette nouvelle itération de la guerre froide met en lumière l’adage selon lequel l’histoire se répète, mais jamais de la même manière. Alors que l’Afrique demeure au centre de l’attention internationale, la responsabilité de déterminer sa destinée repose sur les épaules des générations actuelles et à venir, dont les choix auront des répercussions durables sur le continent et au-delà.
Abdourahamane Nabé