Depuis l’invitation lancée par l’Association des Magistrats de Guinée à cesser toute activité au sein des tribunaux, le cour normale des activités judiciaire s’avère impacté. Face à ce bras de fer qui dure maintenant plusieurs jours, l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen exprime ses inquiétudes.
Interrogé sur la question par nos confrères de mosaiqueguinee, le responsable communication de l’OGDH a indiqué que l’arrêt des audiences porte préjudice à la fois aux victimes mais aussi aux détenus.
« C’est avec beaucoup de préoccupation que nous suivons l’arrêt des audiences dans les différents cours et tribunaux à cause du différend qui oppose les magistrats au ministre de la justice suite à la suspension de deux magistrats dans l’exercice de leurs fonctions par le ministre. Vous n’êtes pas sans savoir que l’arrêt des audiences a des incidences sur les droits et libertés des personnes dont les dossiers étaient programmés pour être jugés et porte préjudice à la fois aux victimes mais aussi aux détenus qui sont en détention préventive prolongée. Cela est d’autant inquiétant que le recours systématique à la détention contre les personnes poursuivies est la pratique courante dans la plupart de nos juridictions pour la moindre infraction ! Imaginez par exemple une personne qui a fait l’objet de jugement dont la décision était attendue au tribunal et qu’on lui dise, il n’y a pas d’audience à cause de la grève. Imaginez que cette personne qui était déjà en détention préventive prolongée retourne encore en prison et qu’elle soit déclarée par la suite non coupable des faits à lui reprochés ! Imaginez le dommage et le préjudice qu’elle aurait subi ! Et ce que je vous dis là arrive malheureusement parfois dans le traitement judiciaire de certains dossiers. », a dit Alseny Sall.
Pour mettre terme à se bisbille, le porte parle de l’organisation invite le ministre Alphonse Charles Wrigt à ouvrir un couloir de dialogue avec l’AMG.
« Nous demandons au ministre de la justice qui est également le ministre des droits de l’homme d’ouvrir un couloir de dialogue avec les magistrats pour que cette situation soit réglée dans les meilleurs délais », a-t-il plaidé.
Pour l’instant, chacun des deux côtés campe sur sa position. Les détenus et plaignants doivent garder leur mal en patience en attendant de trouver une issue à la crise.
Mamadou Saidou BALDE