Le Service Communication de l’ancien Premier Ministre Kabiné Komara est choqué et indigné par les accusations gratuites et les contre vérités proférées à l’encontre de M. Komara à la tête de l’OMVS et sur les relations qu’il traite d’exécrable entre M. Komara et le Président de la Transition le Colonel Mamadi Doumbouya.
C’est dommage de constater qu’il y a chez M. Habib Marouane Camara qui n’en est pas à son premier fait, une volonté de ternir l’image et la réputation de M. Komara dont l’intégrité, la compétence, le patriotisme et l’abnégation sont largement reconnus.
Marouane, plutôt que de donner des informations vérifiées, se permet de faire des insinuations sur la moralité de ce haut cadre qui est un modèle d’intégrité dans le but de semer délibérément le doute sur sa personnalité. A ce rythme M. Komara pourrait être amené, malgré lui, à intenter une action en justice.
Marouane ignore dans quelles conditions M. Komara a trouvé l’OMVS à sa prise de service en avril 2013 et le travail titanesque qu’il a abattu pour relancer les différents secteurs de l’organisation, mobiliser les financements, améliorer sensiblement la situation du personnel, lancer des réformes hardies, faire reconnaître le modèle de gestion de l’OMVS au niveau des Nations Unies et la faire classer en moins de 3 ans comme meilleur organisme de gestion de bassin au niveau mondial.
Il est choquant et regrettable, dans un débat d’une respectueuse émission de DJOMA TV, que le journaliste Marouane se livre à des pratiques peu honorables et surtout en déphasage aux règles éthiques et déontologiques journalistiques. Distillant ainsi des informations fausses et indignes sur la personne de M. Komara qui a toujours servi avec un exemplaire don de soi.
C’est pourquoi il est important de barrer la route à sa volonté délibérée de travestir la réalité.
Jugez-en plutôt
1- Rappel préliminaire :
Il convient tout d’abord de rétablir la vérité historique déformée par M. Marouane au sujet de l’origine de l’OMVS dans l’émission » ON REFAIT LE MONDE »sur Djoma TV. En fait, c’est le Président Guinéen feu Ahmed Sekou Touré qui a réuni le 25 mars 1968 à Labé, ses frères Léopold Senghor du Sénégal, Moctar Ould Dada de Mauritanie et Modibo Keita du Mali pour créer l’Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal (OERS), faire adopter les Statuts qui ont par la suite été amendés le 3 février 1970 à Conakry. La Guinée a arrêté sa participation à cette organisation fin 1970.
Contrairement aux propos de M. Marouane qui dénature l’histoire en disant que c’est une banale dispute entre les Présidents Senghor et Sékou Touré qui a amené ce dernier à soustraire la Guinée de l’organisation, la raison est toute autre. La vraie raison est que la Guinée avait établi que le Sénégal avait apporté son soutien à la lâche agression militaire dont elle avait été victime le 22 novembre 1970.
A la suite de ce retrait, les trois autres pays qui étaient durement frappés par la sécheresse qui sévissait à l’époque en Afrique de l’Ouest et qui avaient urgemment besoin d’engager des Projets Communs pour atténuer les effets de cette sécheresse dans la partie du bassin dans leur pays respectif, ont reconstitué l’organisation sous un autre nom, Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal à Nouakchott le 11 mars 1972 , pratiquement sur les mêmes bases que celles qui avaient été adoptées à Labé en mars 1968.
Au fil du temps il est apparu à l’OMVS que la pérennité du système ne peut être assurée si le pays d’où viennent les 3 rivières (Falemé, Banfing et Bakoye) qui charrient les100% des eaux du fleuve Sénégal ne rejoint pas l’organisation. Après des négociations ardues fortement encouragées par tous les bailleurs de fonds, la Guinée intègre l’OMVS en 2006.
2- Mandat de Kabiné Komara à la tête de l’OMVS de 2013 à 2017 :
C’est le Président Alpha Condé qui a soumis le dossier de l’ex PM Komara à ses pairs pour sa nomination le 25 mars 2013 au cours de la 15ém Conférence des Chefs d’Etat de Nouakchott. Cette même Conférence a créé un poste de Haut-Commissaire Adjoint qui fut attribué à un Malien, ce qui n’existait pas auparavant. Komara a été nommé pour un mandat de 4 ans renouvelable comme le prévoient les statuts.
Il a pris l’organisation à un moment où tous les ouvrages étaient dans un état critique (Barrage hydroélectrique de Manantali, barrage de retenue de Diama, manque de visibilité du projet de navigateur du fleuve, blocage du financement du barrage de Gouina). Les résolutions adoptées par le Chefs d’Etat en font foi.
Face à l’ampleur des défis, Komara a mobilisé le personnel autour du slogan » Faire Vite et Mieux ». De manière opiniâtre, Komara avec son équipe et les sociétés de gestion, en un temps record a pu amener l’organisation à :
-Résoudre le différend avec la société sud-africaine chargée de la gestion des barrages hydroélectriques (Manantali et Felou), mettre en place une nouvelle société de gestion des barrages, réhabiliter le grand Barrage de Manantali pour assurer la fiabilité de la desserte en énergie des 3 pays membres ;
– Finaliser le financement de 420 millions usd pour le Barrage de Gouina (140 MGW) et lancer sa construction ;
– Trouver les ressources nécessaires pour le diagnostic du Barrage stratégique de Diama et engager sa réhabilitation car cet ouvrage était dans un état assez dégradé ;
– Redynamiser les relations avec les bailleurs de fonds classiques et mobiliser de nouvelles ressources pour financer les nouveaux projets de l’organisation.
Dans ce cadre et pour la première fois dans l’histoire de l’OMVS, Komara a mobilisé auprès de la Banque Mondiale un financement de 240 millions de dollars sur le concept du «Bassin diversifié» afin de mettre en œuvre un Projet de Gestion intégrée dénommé “PEGIRE “, réparti entre les 4 pays membres de l’OMVS.
Ce projet permettait de couvrir diverses activités comme l’agriculture, l’adduction d’eau, la lutte contre le paludisme et la trypanosomiase, la protection de l’environnement (reboisement et protection des têtes de sources d’eau), la pêche et les études de mise à jour de grands projets de barrages comme celui de Koukoutamba.
Alors que la part de chacun des 3 pays dans ce financement était sous forme de prêts remboursables, Komara a réussi à obtenir que la part de la Guinée soit une subvention non remboursable.
3– Politique Énergétique Commune :
Se fondant sur les résolutions des Chefs d’Etat adoptées à Nouakchott, Komara a fait réexaminer par les experts des 4 pays membres, un projet de Politique Énergétique Commune afin que chacun soit convaincu de l’importance du déficit à combler au niveau de chaque pays pris séparément et au niveau intégré . Ceci a permis d’établir la nécessité absolue de hâter la construction des barrages pour combler une partie de ce déficit.
A partir de là fut adopté le programme des ouvrages dits de deuxième génération qui comprend principalement 3 sites en territoire guinéen totalisant une puissance de 640 Mégawatts ( Koukoutamba 297, Ballassa 181 et Boureya 161).
Ce document stratégique d’une rare importance serait à affiner régulièrement pour tenir compte de l’évolution des ressources et des besoins des États.
4- Stratégie de financement des Ouvrages :
Le besoin de financement des ouvrages avoisinait dans une première étape deux milliards de dollars (Barrage de Koukoutamba, Barrage de Gourbassi pour la régularisation des eaux du fleuves et le projet de Navigation pour relier Saint Louis du Sénégal à Ambidebi près de Kayes au Mali sur 905km).
Face aux nouvelles contraintes de mobilisation de financement, Monsieur Komara fit adopter par la Conférence des Chefs d’Etat un système de financement innovant, c’est à dire le système EPC selon lequel l’adjudicataire du contrat de réalisation d’un ouvrage devra réaliser l’ingénierie du Projet, apporter le Financement et assurer la construction.
Sur cette base, le Haut-Commissaire se rendit en Inde auprès de l’Eximbank de l’Inde qui donna son accord de principe pour financer le Projet de Navigation du fleuve.
5- Aménagements de sites en Guinée : Cas du Barrage de Koukoutamba:
La Guinée étant le seul pays qui n’abrite aucune structure de l’OMVS, le Haut-Commissaire fit adopter que la réalisation des ouvrages en Guinée devrait être confiée, à l’image de la Sogem, à une nouvelle société à créer dénommée SOGEOH (Société de Gestion des Ouvrages du Haut Bassin).
Sur cette base, après avoir financé l’actualisation de l’étude, il fit organiser un appel d’offre international pour le choix d’une entreprise qui construirait le Barrage de Koukoutamba suivant le nouveau système de financement EPC.
La Commission d’appel d’offre composée des participants des 4 États, au terme d’un laborieux travail de dépouillement, a retenu l’entreprise chinoise CWE comme ayant les capacités technique et financière pour construire ce barrage. Les négociations devaient démarrer durant le deuxième semestre 2017.
Malheureusement la Guinée n’a pas soutenu le renouvellement du mandat de Monsieur Komara lors de la Conférence des Chefs d’Etat, tenue à Conakry en juin 2017, en dépit de tous les résultats élogieux et la dynamique qu’il avait su imprimer à l’Organisation pour réaliser rapidement les grands projets.
Après le départ du Haut-Commissaire Komara en juin 2017, les résultats de l’Appel d’offre furent inversés pour attribuer le marché à une autre entreprise.
6-Restructuration et Modernisation de l’OMVS :
Dans le souci de pérenniser l’OMVS dont le modèle de fonctionnement semblait atteindre ses limites et pour que l’organisation serve de manière équitable les intérêts de tous les États membres, Komara, au début de la 4eme année de son mandat fit adopter les Termes de Référence d’une profonde étude de modernisation portant entre autre sur le financement autonome de l’OMVS sans recourir aux contributions des États pour le budget de fonctionnement de l’organisation, la réforme institutionnelle, la protection des ressources en eau y compris la mise sur pied d’un Observatoire des Eaux et de l’environnement des Massifs du Foutah Djallon dont une partie du financement avait été mobilisée auprès de la Coopération Néerlandaise.
Cette réforme devait aboutir à plus d’équilibre et d’équité avant en particulier l’adoption du principe selon lequel un poste de secrétaire général serait créé dans chaque société de gestion y compris la Sogeoh en Guinée, poste à attribuer au pays hôte de la société.
Entre temps, pour améliorer le quota de la Guinée en attendant la fin de l’étude, le Haut-Commissaire Komara avait réussi à faire occuper 3 postes supplémentaires par des cadres guinéens (Coordinateur du projet régional « Parraci » pour la promotion de l’agriculture, Coordinateur du Projet Koukoutamba, Chef de Division Ressources Hydraulique.)
7- Pourvoiement du poste de Haut-Commissaire Adjoint :
Là également, il convient de rétablir la vérité sur ce sujet sur lequel le journaliste Marouane dans sa longue tirade a fait une narration insinuant que le Chef de l’Etat le Colonel Mamadi Doumbouya a été trompé par des Conseillers incompétents sur ce sujet.
Rappelons que M. Komara n’a jamais été consulté par qui que ce soit sur ce sujet.
Le but recherché ici est d’éclairer l’opinion et non d’apporter un quelconque jugement sur l’opportunité ou pas de la décision prise par le Chef de l’Etat de suspendre la participation de la Guinée dans l’OMVS.
Jusqu’au départ de M. Komara de l’OMVS en 2017, ce poste créé par la Conférence des Chefs d’Etat lors de sa tenue en 2013 à Nouakchott a bel bien existé. Le poste a été occupé par le Mali de 2013 à 2017, puis, suivant le principe de rotation par la Mauritanie. Le poste n’a jamais été remis en cause car il a été créé par l’instance suprême de l’organisation en 2013 pour le faire occuper par un ressortissant d’un pays membre, en l’occurrence le Mali. A la fin du mandat de ce dernier, le poste fut occupé par un Mauritanien. Le poste n’a pas été remis en question par l’instance suprême de l’Organisation qui l’a créé en 2013. Logiquement, c’est au tour de la Guinée de l’occuper. Si le poste devait être supprimé, ceci devrait faire au préalable l’objet de recommandation consensuelle d’une réunion du Conseil des Ministres avec l’accord de chacun des États membres pour ensuite être soumise à l’approbation de la Conférence des Chefs d’Etat. Il serait surprenant qu’un Ministre guinéen ait donné son accord à une telle résolution si défavorable pour notre pays sans se référer à sa hiérarchie.
Quant à la désignation de la personne choisie par les autorités guinéennes pour occuper ce poste, il nous semble que M. Marouane sous-estime gravement la capacité de jugement de nos Autorités en imputant l’origine de leur choix à l’ex PM Komara. Si M. Marouane n’était pas allé trop vite en besogne, il n’aurait pas fait des déductions si hâtives et accusatrices sur la façon dont les titulaires de certains postes sont désignés à l’OMVS.
En effet, dans cette Organisation, il n’y a pas de critère d’âge ni de provenance pour occuper les postes dits Hors Cadre, c’est-à-dire les postes de Haut-Commissaire, de Haut-Commissaire Adjoint et de Secrétaire Général. A titre d’exemple, le Sénégal a désigné un cadre retraité de l’OMVS pour occuper le poste de Secrétaire Général. C’est dans cet esprit que depuis décembre 2022, les autorités guinéennes ont écrit à l’OMVS pour communiquer le nom de la personne devant occuper le poste de Haut-Commissaire Adjoint qui devrait lui revenir.
De grâce que M. Marouane s’informe à meilleure source avant d’attaquer un choix normal des Autorités guinéennes et de crier au loup sur du faux et traîner dans la boue des personnes de bonne réputation comme Kabine Komara.
8– Rigueur dans la gestion et amélioration des conditions de vie des travailleurs :
Dès son arrivée à l’OMVS, Monsieur Komara a redynamisé la fonction d’Auditeur interne, de contrôleur de gestion et celui de la Passation des Marchés. A la surprise générale, il a forcé le respect de tous, en déléguant à 100 % la supervision de toutes les passations de marchés à ses deux collaborateurs immédiats (le Haut-Commissaire Adjoint pour les marchés régionaux et le Secrétaire Général pour les marchés du Haut-Commissariat). Durant ses 4 années de mandat, il est de notoriété dans l’institution et chez les bailleurs de fonds qu’il n’a interféré dans aucun processus de passation de marchés.
Par ailleurs, M. Komara a aussi réussi la prouesse de doubler les salaires des travailleurs du Haut-Commissariat à l’exception du sien et de ses deux collaborateurs immédiats (haut-commissaire adjoint et Secrétaire Général), sans recourir à une augmentation des contributions des États membres. Il a réussi cette prouesse en procédant à des économies drastiques sur le budget courant afin d’améliorer les revenus du personnel qui n’avait pas connu d’augmentation salariale depuis 10 ans. Il a commencé par imposer la restriction à lui-même en renonçant aux frais de représentation, en réduisant drastiquement ses frais de communication. C’était sans précédent dans l’histoire de l’Organisation.
9- Rayonnement international de l’OMVS sous Kabiné Komara :
La qualité de la gestion imprimée à l’OMVS, la rationalité des choix et les innovations apportées à l’OMVS par Monsieur Komara ont fait la réputation de l’Organisation qui devait en peu de temps servir de référence à d’autres organismes de bassins en Afrique et ailleurs. Plébiscitée par les bailleurs de fonds, l’OMVS était sollicitée dans tous les grands fora. Elle joua un rôle remarqué lors de l’adoption de l’historique Accord de Paris sur le Changement Climatique où elle a été invitée à partager son expérience. Ainsi, elle rafla durant deux années successives la place convoitée de meilleur organisme de gestion partagée bassin dans le monde.
Le Haut-Commissaire Komara fut cité durant deux années par le très réputé journal Financial Afrik comme faisant partie des 100 personnalités qui font bouger l’Afrique. Le rayonnement de l’institution sous Komara fut si grand que le Président Macky Sall n’hésita pas à l’amener avec lui aux Nations unies à New York k pour s’adresser au Conseil de Sécurité et plaider que, sur la base de l’exemplaire modèle de gestion partagée de l’eau de l’OMVS, une Déclaration Internationale soit adoptée pour une coopération vertueuse des ressources en eau au niveau mondial.
C’est d’ailleurs ce qui a inspiré Komara à écrire un livre qui est cité aujourd’hui parmi les références mondiales en matière d’hydro diplomatie, livre intitulé, » L’eau: Enjeu vital des Relations Internationales”, les eaux partagées sont-elles une bombe à retardement ou un vecteur de paix et de coopération « .
Depuis, plusieurs fondations internationales de grande renommée ont été fières de compter Komara parmi leurs membres sans compter les sollicitations dont il fait l’objet pour conduire des missions de haut niveau de la part de divers organismes sous régionaux et internationaux
C’est pourquoi, il y a lieu de s’indigner des propos inadmissibles de M. Marouane quand il dit que quelqu’un de la stature de Kabine Komara a influencé malencontreusement le Président Mamadi Doumbouya dans une décision souveraine prise par ce dernier et même que ce dernier lui aurait fermé sa porte .
De telles déclarations de quelqu’un qui se réclame journaliste relèvent de la pure affabulation, à moins que son auteur ne soit chargé d’une insidieuse mission de ternir l’image de ce grand homme qu’est Kabinè Komara.
Alors de grâce que l’on cesse de jeter l’anathème sur une telle personnalité respectée pour sa compétence, son intégrité et sa grande humilité.
Sékou kéita
Consultant en Stratégie de Communication Politique-Institutionnelle et des Médias.