Dans le but d’améliorer les conditions carcérales des détenus à la maison centrale de coronthie, le régisseur par intérim a organisé ce dimanche 30 juillet 2023 une journée médicale en faveur des détenus de cette prison.
A travers une équipe de médecin venus des différends centre hospitaliers de la capitale, 250 détenus ont pu être dépisté par conséquent bénéficié de soin. Pour Dr Thierno Sadou Diallo, l’initiative s’inscrit dans le cadre de l’humanisation des conditions carcérales.
« La semaine dernière, nous avons entrepris une campagne de nettoyage, de désinfection et de curage des fosses septiques de drainage d’eau de la maison centrale. Dans la même logique, nous avons entrepris une journée médicale en faveur des personnes privées de liberté qui se trouvent à la maison centrale de Conakry. En collaboration avec le service de neurologie, le professeur Abass Cissé a bien voulu nous honorer de sa présence. Il a mobilisé 25 spécialistes avec 5 points de consultation plus une pharmacie. L’objectif est de consulter et offrir des soins à 250 personnes privées de liberté », a déclaré le régisseur par intérim Dr Thierno Sadou Diallo.
Pour réussir ce pari, le responsable de la maison d’arrêt et son équipe ont classé les consultations et les soins par priorité. Dans un premier temps, c’est le quartier des malades suivi de celui des personnes âgées, les mineurs et enfin celui des femmes qui sont aussi considérées comme les personnes vulnérables.
« Nous nous sommes fixés des ambitions. En tant qu’ancien détenu de la maison centrale je connais parfaitement de quoi les détenus ont besoin. L’aspect aux soins dans ce milieu est un challenge. C’est l’un des plus grands défis des responsables, et du coup il faut initier des actions pour soulager les détenus. Les autorités au plus haut niveau nous ont confié cette responsabilité, il est de notre ressort de prendre des initiatives pour améliorer les choses » , a-t-il expliqué.
Sur une population carcérale estimé à mille neuf-cent et quelques pourtant prévu pour trois cent personnes, le manque a gagné reste pour le moment énorme. Cette journée ne sera pas la seule à en croire le régisseur par intérim,
» Nous tournons autour de 1900 et quelques personnes. Si pour cette journée nous arrivons à toucher 250 personnes, les plus vulnérables, par ordre de priorité au niveau de la centrale, le chef de service de neurologie nous a promis un échelonnement, ça veut dire que ça ne sera pas une journée qu’il compte offrir. Ça veut dire que chaque mois on aura des compatriotes qui seront touchés par cette initiative » a-t-il ajouté.
Pour accompagner cette journée médicale, le Professeur Abass Cissé, chef service neurologie au CHU d’Ignace Deen est venu avec son équipe. Pour lui, il est question de dépister les maladies graves afin de voir ce qu’ils peuvent gérer au sein de la prison et ceux qu’on peut référer.
« Nous sommes venus apporter des soins de tout bord. Nous nous sommes spécialisés en neurologie, mais au-delà de ça, tout ce qui concerne la douleur, la médecine générale, (pathologie infectieuse, douloureuse, problèmes des os, nerfs), on essaie de voir les patients qui relèvent de ces différents domaines, et aussi d’orienter ceux qui ne sont pas traitables directement. On est venu avec toute l’équipe de la neurologie, mais aussi un radiologue qui a un appareil d’échographie portable, pour faire un dépistage rapide à des maladies graves, pour voir ce qu’on peut gérer au sein de la prison et ceux qu’on peut référer », a expliqué professeur Abass Cissé.
Concernant l’état de santé des détenus consultés, Professeur Cissé déclare que le constant est certes alarmant mais tout de même reste confiant. Aujourd’hui, il sollicite un accompagnement envers le régisseur par intérim afin de réussir sa mission.
« On a vu des malades qui ont des problèmes d’infections, des asthmatiques, des gens qui ont des douleurs et d’autres pathologies. Mais au-delà on a trouvé des gens un peu stressés, un peu inquiet, je pense qu’ils ont besoin de soutien psychologique pour être accompagnés parce qu’on parle de l’esprit sain dans un corps sain. Nous nous pouvons apporter des soins pour des maladies dites organiques mais il y a une nécessité d’un accompagnement psychologique, de qualité parce que les gens mangent et dorment bien. Ils sont déjà soignés à moitié. Le régisseur est en train de se battre, il faut l’accompagner. S’il y a un appel à lancer, il faut dire que la santé c’est notre bien le plus précieux, il y a des médecins, je pense qu’il faut les accompagner comme cette initiative de Dr Thierno Sadou. Il faut qu’il y ait des médicaments, des installations, s’il y a un système de santé bien coordonné, les choses vont s’améliorer » , a indiqué Pr Abass Cissé.
Dans les jours à venir, d’une journée odontostomatologie sera organisée annonce le régisseur, des négociations avancées ont été obtenues avec la caisse nationale de la sécurité sociale dans ce sens.
Mamadou Saidou Baldé