Des incohérences des activistes dont le seul mérite est d’avoir appartenu à un mouvement de fait qui ne peut plus exister que dans les souvenirs !
Le péché originel de la société civile guinéenne est d’avoir très tôt manqué à son obligation de dresser des filtres, pour empêcher des agitateurs aux velléités ignominieuses absolument contraires aux valeurs et principes de la corporation, de faire irruption dans son enceinte.
J’aurai pu m’abstenir de faire cette sortie, mais lorsque des activistes qui se réclament de la société civile et qui soutiennent sans relâche les causes des partis politiques, s’attaquent à toutes les réformes du pays, salissent l’image de la Guinée à l’Occident et injurient des personnages publics dont les parcours méritent respect et admiration, il m’est difficile en tant qu’acteur conscient de cette société civile, de rester silencieux.
En réalité, il s’agit des agitations de ceux qui se font appeler leaders pro démocratie, qui semblent trouver leur salut en s’improvisant révolutionnaires, des révolutionnaires qui prônent l’exclusion de citoyens exemplaires.
Toutes ces agitations intempestives sur la toile et dans les médias procèdent d’une colère qui a pour racine une frustration mal contrôlée. Dès lors, il convient de faire remarquer à ces acteurs, que quel qu’ait pu être le caractère noble du combat mené par leur mouvement, que cela ne fait pas d’eux des supers citoyens à qui il est permis de tout faire, et qu’il leur faut plus qu’une simple appartenance à un mouvement pour prétendre exercer des responsabilités élevées dont les conditions sont le niveau intellectuel, l’expérience, la masse critique, et le savoir-faire.
Quand on se déclare acteur sérieux de la société civile ou quand on pense avoir mené sincèrement et délibérément un combat au nom de la patrie, on n’a pas à s’attendre ou à exiger d’être récompensé en retour, par des postes de responsabilité, sinon, ce serait la preuve éloquente, que le mobile de tout cet engagement depuis le départ, n’était autre que la défense de son intérêt personnel, mesquin et égoïste. D’ailleurs la logique du combat aurait voulu qu’on affiche une méfiance totale face à des propositions de cette nature car le but est de rester serein, d’être l’acteur sincère et opiniâtre qu’on a été, pour favoriser l’émergence et la consécration des valeurs au nom des quelles on revendique ou prétend avoir menés tous ces combats.
De la même manière, lorsque vous passez le clair de votre temps à dénoncer cruellement les proches inconditionnels du colonel Doumbouya, tout en clamant votre amour pour ce dernier, et auprès de qui vous aviez obtenu d’ailleurs, le positionnement de vos épouses à des responsabilité importantes et juteuses de l’Administration publique, vous devenez l’incarnation la plus fidèle de l’incohérence et de l’absurdité. Dès lors, le message passe pour compris car il postule une velléité de changement de personne et non de paradigme, c’est-à-dire débaucher les actuels proches pour les faire remplacer par vous, même si ce sont eux qui sont plus compétents et talentueux. Où est donc l’objectivité, la justesse, le caractère sérieux de votre démarche ? je n’en vois pas vraiment.
L’autre forme d’incohérence, consiste au fait pour des activistes de la société civile qui se réclament révolutionnaires, en prônant une idéologie d’inspiration Sékou Toureiste, pendant qu’il n’a ni foi, ni culture et encore moins conscience révolutionnaire. Cela se perçoit aisément par le recours qui est fréquemment exercé, alors qu’il s’agit de problème Guinéo-guinéen, auprès de puissances occidentales pour ne pas dire impérialistes, dans les seuls buts de favoriser l’atteinte à la souveraineté du pays par des immixtions dangereuses, trouver des arguments pour s’octroyer des asiles dorés et décrocher des sanctions politico-économiques inopportunes. Un révolutionnaire cohérent ne court pas derrière un poste et ne doit pas avoir l’occident pour point de recours lorsqu’il s’agit d’exposer des problèmes de la Guinée. Un révolutionnaire à un train de vie modeste, donc moins prétentieux et ne s’associe pas à des projets macabres contre le peuple dont il porte la lutte légitime.
Enfin il est incohérent de vouloir s’en prendre aux proches collaborateurs du colonel, avec lesquels il a réalisé le bilan pour lequel, ils sont actuellement acclamés par les populations, au motif que ces derniers trompent le Président, quand on sait au même moment que c’est un secret de polichinelle, que vous êtes tous au service d’une alliance politique connue de tous. Vous êtes donc entrain de dénoncer chez les proches de Doumbouya – quoique cela soit ivraie – ce vous incarnez aux yeux de toute l’opinion. L’hôpital est donc en train de se moquer de la charité.
J’aimerais enfin rappeler que quand on porte son projet sociopolitique en bandoulière, on doit réunir en plus des moyens financiers, les moyens intellectuels. Les premiers se négocient et les seconds ne se négocient pas. On ne peut pas non plus, continument de vivre du pseudo engagement sociopolitique, il faut avoir des projets de vie et savoir s’illustrer par des valeurs intrinsèques car nous sommes au temps de la refondation.
Ange Gabriel HABA,
Secrétaire Exécutif du CNOSCG