J’ai eu l’honneur de prononcer, ce mardi 13 juin à Berlin, l’allocution introductive de la conférence internationale organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté (FNF) et le haut commandement germano-néerlandais de l’OTAN sous le thème “l’Afrique de l’Ouest comme arène de conflits géopolitiques: destabilisation, propagandes et contre-mesures globales “.
La thématique que j’ai traitée à l’occasion était : “Afrique de l’Ouest : déclin de la démocratie, recul de l’Etat de droit, corruption des élites et instabilité. Comment renverser la tendance?”,
J’ai commencé par mettre en évidence le recul démocratique dans la sous-région illustré notamment par le développement de la délinquance électorale, le tripatouillage des constitutions et la prolifération des coups d’Etat militaires.
Ensuite, tirant les leçons de ma propre expérience et de ce que j’ai pu observer sur le continent, j’ai traité de l’absence de l’Etat de droit, illustrée par la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un Président de la République omnipotent qui contrôle l’administration civile et militaire, mais aussi dans les faits, les pouvoirs législatifs et judiciaires, y compris le Juge électoral. Si bien que la délinquance électorale, la corruption et les détournements des deniers publics, la violation des droits humains et des libertés fondamentales, lorsqu’ils sont le fait des dirigeants ou à leur avantage, ne sont jamais constatés et dénoncés par le Parlement ni sanctionnés par les Cours et Tribunaux tous contrôlés par l’Exécutif.
Ces violations flagrantes des règles et principes de l’Etat de droit et de la démocratie enlèvent au Président de la République la légitimité et la crédibilité nécessaires à l’exercice de sa fonction, poussent les populations à descendre dans les rues pour exiger son départ et servent souvent d’alibi à l’armée pour s’emparer du Pouvoir.
À la lumière de ce constat, j’ai rappelé que le seul moyen de corriger ces anomalies qui sont à l’origine de la misère, de l’insécurité et de l’instabilité, c’est d’assurer dans les faits la séparation et l’équilibre des pouvoirs et de choisir des juges compétents, intègres et indépendants.