Après le décès de Mansour bah le 3 juin dernier en détention à la maison d’arrêt de Boké, il a été inhumé ce mardi 13 juin 2023 dans son village natal à Kamako dans la sous-préfecture de Kolaboui en présence du ministre de la justice et des droits de l’Homme.
Parents, amis, autorités administratives et religieuses étaient venus lui rendre un dernier hommage cet après-midi. Affecté par cette disparition, Alphonse Charles Wright n’a pas pu retenir ses larmes devant la dépouille. Face à la famille, il a rappelé que tous les citoyens sont égaux en droit et en devoir en Guinée.
« Toutes les âmes se valent et doivent être considérées comme tel. Cette situation relative à ce décès a écœuré le garde des Sceaux que je suis » a-t-il dit d’entrée.
Malgré la suspension du procureur d’instance, Charles Wright ne compte pas se limiter là. Il assure qu’il usera de tous les moyens légaux pour continuer à faire respecter les règles qui gouvernent la détention en Guinée non seulement mais aussi à poursuivre tous ceux qui sont impliqués dans la mort du jeune. Plus loin, le garde des sceaux a déploré l’attitude du procureur qui aurait rançonné la mère du défunt pour obtenir sa mise en liberté. Charles Wright promet d’engager des poursuites judiciaires contre lui.
« J’ai été très clair, que ça soit les magistrats ou les gardes pénitentiaires, ou les agents de l’État nous sommes tous soumis aux règles d’éthique et de déontologie. Je ne peux pas accepter que l’on harcèle la maman de Mansour qui souffre déjà de la perte de son enfant au paiement d’un montant. Ce n’est pas possible, ce magistrat sera poursuivi. Je suis formel là-dessus. Je ne me limiterai pas à la suspension, le conseil supérieur va être saisi, ils examineront, si sa responsabilité professionnelle est établie, on engagera des procédures judiciaires contre sa personne », a-t-il promit.
Mansour Bah, âgé d’une quarantaine d’années laisse derrière lui une veuve et quatre enfants.
Mamadou Saidou Baldé