Le procès du coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution et compagnies s’est ouvert ce mercredi 8 juin au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Après la déposition des prévenus et les débats, l’audience a été finalement renvoyée au vendredi 9 juin par le juge audiencier.
Prenant le train en marche l’avocat de l’agent judiciaire de l’Etat précise que c’est à travers les médias qu’il a appris la nouvelle de l’ouverture du procès. Malgré sa sollicitation pour un renvoie de l’audience pour des fins de préparations, le tribunal n’a pas validé sa requête. Tout de même, Maitre Koné Aimé Christophe Labilé souhaite que justice soit rendue et que les dommages et intérêts soient payés à sa cliente.
» Nous attendions ce procès, nous voudrions que ces personnes soient jugées et fixées sur leur sort dans un délai biensûr raisonnable mais si vous avez compris à l’entame quand je suis arrivé dans cette salle, c’est parce que personnellement je n’avais pas été informé de la tenue de ce procès, c’est par voix de presse et j’ai pu être informé de la tenue et j’ai aussitôt accouru, j’ai sollicité un renvoie qui m’a pas été accordé mais vous avez suivi au débat que j’ai pu poser des questions à Oumar Sylla qui était le deuxième intervenant pour que je puisse être situé dans un certain nombre de niveaux pour éclairer le tribunal par rapport à la décision qu’il doit prendre de façon sereine. Vous avez tous suivi les raisons pour lesquelles on a procédé à ce renvoie donc si j’étais suivi on aurait dû renvoyer cette affaire même à demain pour que toutes les parties puissent être à même de répondre devant ce tribunal et poser leurs problèmes en ce qui concerne les parties civiles et ce qui sont poursuivis puissent présenter leurs défenses pour que la justice soit rendue.Les débats vont continuer et à la fin en tant qu’avocat d’une des parties civiles, je vais présenter les intérêts de ma cliente pour que justice soit rendue en condamnant ceux qui sont poursuivis pour lui payer les dommages et intérêts », a-t-il dit à la fin de l’audience.
Par ailleurs, l’ouverture du procès à été un ouf de soulagement pour le pool d’avocat des prévenus. Malgré cela, Maître Halimatou Camara se pose des questions : « Aujourd’hui on se pose la question de savoir est-ce que la procédure a été respectée dans cette affaire ? Bien évidemment que nous avocat de la défense on se dit que la procédure n’a pas été respectée et que cette affaire est entrain d’être utilisée comme une espèce de chantage pour empêcher la liberté de circulation de nos clients », a dit l’avocate d’entrée.
Plus loin, l’avocate de la défense estime qu’elle était prête à plaider aujourd’hui devant le tribunal, mais la demande de renvoi du procureur leur en a empêché. Pour elle, cette affaire doit désormais prendre fin pour que leurs clients soient libres.
« Nous voulions qu’il prenne ces réquisitions et que nous plaidions ce dossier valablement aujourd’hui parce que tout simplement rien n’empêche cela. Nous avons des personnes qui ont perdus 9 mois de leur vie en détention sur la base de raisons fallacieuses parce que tout simplement ils ont des opinions politiques qui ne passent pas, qui ne plaisent pas aux autorités actuelles. Demander des renvois c’est quelque chose qui passe difficilement parce tout simplement, il y a un principe connu de toutes les juridictions qui respectent les standards internationaux : c’est le droit à un procès juste et équitable mais le droit aussi d’être jugé dans un délai raisonnable. Donc nos clients ont le droit de savoir, ils ont le droit de connaître leur sort, on a plus à utiliser cette affaire comme une espèce de d’épée Damoclès au dessus de leur tête alors qu’ils sont sensés être des citoyens libres comme tout le monde » soutient Me Halimatou Camara.
Enfin, ce vendredi 9 juin, les débats se poursuivront à la Cour d’appel de Conakry où Foniké Mengué, Ibrahima Diallo comparaissent pour des faits présumés de » participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices publics et privés, coups et blessures volontaires ».
Mamadou Saidou Baldé