Il y a près d’une vingtaine d’années, l’ancien puissant ministre de la sécurité Moussa Sampil occupait la DER de tous les journaux à papiers à l’époque : ENNEMI N°1 DE LA PRESSE. L’homme était à couteaux tirés avec les journalistes de la presse écrite privée qu’il faisait arrêter comme de petits lapins et emprisonnait comme bon le semble à la maison d’arrêt de Coronthie. : Ben pepito du Lynx, Don Dieu Agossou et Célestin de L’ŒIL et plein d’autres anciens journalistes étaient ses victimes.
Le Général Lansana Conte, marqué par les protestations et critiques des journalistes à l’endroit du ministre Moussa Sampil, a fini par le limoger avec fracas et le jeter à la poubelle de l’histoire. L’homme est tombé de son piédestal et s’est ramolli sur lui-même comme une poule mouillée. Il n’a plus relevé la tête face aux journalistes.
Le ministre des Télécoms, comme il s’agit de lui, n’a pas tiré les leçons du passé. Ousmane Gaoul Diallo, farouche opposant au régime d’Alpha Condé, qu’il critiquait à tout bout de champ sur les chaînes de radio à Conakry, aurait dû être un bon exemple à suivre à sa sortie de prison, après le règne de ce dernier. Il aurait dû être également un homme d’État qui allait défendre bec et ongle un état de droit en Guinée, la démocratie, la liberté de presse et d’expression. Et surtout la presse en ligne qui l’a soutenu lorsqu’il était simple militant au sein de l’Ufdg, coincé entre les quatre murs d’une petite cellule à la sûreté nationale. Mais hélas!
Le pouvoir a des raisons que la raison même ignore. Il rend méconnaissable, reconverti, transforme certains hommes D’ÉTAT au point de s’attirer bêtement la colère des citoyens, de la société… presque tout le monde. En réalité, Ousmane Gaoul Diallo aurait dû être un bouclier, un glas pour défendre à tout prix la presse et les journalistes face à une transition alambiquée, contestée et moins crédible désormais.
La sortie ratée de Ousmane Gaoul Diallo contre la presse Guinéenne qui l’a fait connaître à l’opinion, qui a fabriqué cet ancien banquier français, à la « paie de 2 mille euros » mois à Paris, ( quelle ingratitude) est plus que décevante, ignoble et révoltante.
Qui disait que le pouvoir rend fou parfois ?
D. Beck, journaliste