A l’occasion de la conférence de presse organisée par le conseil national de la transition ce Samedi 13 mai 2023 sur le lancement du débat d’orientation constitutionnel, plusieurs conseillers nationaux ont pris part à ce rendez-vous avec les médias dont maître Mohamed Traoré, vice-président de la commission chargée de rédiger le prochain nouveau code électoral.
Au cours de cette conférence des questions ont été posées par les participants. L’une des interrogations de beaucoup d’entre-eux, c’est la question du changement constitutionnel dont à été victime la constitution élaborée en 2010
Pour le juriste maitre Mohamed Traoré, le changement de constitution ne pose pas de problème mais plutôt l’intention qui se cache derrière.
« Lorsqu’il dit que les peuples sont libres de changer même leur meilleure constitution, c’est une réalité en fin de compte, la souveraineté appartient au peuple, le détenteur primaire du pouvoir, c’est le peuple qui le délégue à des représentants. Malheureusement en Afrique, la notion de peuple est dévoyée. Celui qui veut traduire ses ambitions personnelles dit qu’il agit au nom du peuple. Très souvent en Afrique lorsque les dirigeants veulent changer les constitutions, ce n’est pas dans l’optique de l’amélioration du système démocratique, ce n’est pas dans le cadre d’une rectification constitionnelle en réalité, c’est pour assouvir des ambitions personnelles » a-t-il dit.
Pour éviter à nouveau un tel cas dans le pays, il soutient qu’il faut un président démocrate.
« On peut rédiger une constitution, la couler dans du marbre mais si on a pas des dirigeants démocrates, ça ne servira à rien. Nous allons faire une constitution en tirant les leçons du passé en essayant de capitaliser les échecs et les réussites qu’on a connu dans notre histoire constitutionnelle mais si demain on pas un président démocrate si demain on a pas un président qui a l’esprit des lois il passera par des artifices juridiques pour changer la constitution.
Plus loin, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats souligne qu’au-delà des textes: « il faut que chaque guinéen, chaque citoyen, chaque dirigeant ait ce qu’on appelle l’esprit des lois sans cela nous ferons les meilleures constitutions du monde, ça ne servirait à rien >> a-t-il renchérit.
Mamadou Saidou Baldé