Le procès des massacres au stade du 28 septembre s’est poursuivi ce mardi devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour suprême de Conakry. Après le garde du corps du président de l’UFDG, c’est au tour de Abdoulaye Diallo de venir témoigner devant le tribunal.
Dans sa déposition, cette autre victime du massacre survenu au stade affirme avoir été pris et transporté au camp Koundara. Chaque nuit, un certain Jean Paul Mansa Guilavogui lui réveillait avec ses amies pour les battre.
« Ils montaient sur nous, Ils nous verser de l’eau chaude, ils nous ont bastonné là-bas très bien ».
Qui vous ont envoyé au camp ?
« C’est les bérets rouges qui étaient au camp là-bas, notamment Begré et Jean Paul, mais on a pas pu reconnaître ceux qui nous ont pris au stade. Quand ils nous ont arrêté, ils nous ont mis les uns sur les autres dans le pick ils nous ont envoyé au camp Koundara » déclare Abdoulaye Diallo devant la cour.
Durant ce périple qu’il a vécu pendant des jours, il soutient que les autorités d’alors étaient au courant. Après des jours de détention, c’est finalement grâce à son frère qui a utilisé une de ses relations qu’il a pu obtenir sa liberté.
« Ils nous ont menacé. ils disaient qu’ils vont nous tuer, du lundi au mercredi on a pas trouvé à manger. C’est le mercredi qu’un jeune militaire est venu nous demander si on a mangé, on a dit non, il est descendu pour informer les responsables c’est comme ça on nous a donné à manger.D’autres autorités militaires venaient là-bas pour voir comment ils nous torturaient. Nous on pensait si on était coupable de quelque chose, ce n’est pas dans les camps qu’ils allaient nous emmener. C’est peut-être à la gendarmerie, nous nous pensions que les dirigeants du pays d’alors étaient au courant de ce qui se passait dans les camps militaires. Parce qu’ils leur disaient ce qu’ils nous faisaient subir tout ça parce qu’on est sortie prendre part à une manifestation interdite. J’ai été libéré grâce à mon frère qui a appelé un commandant. C’est lui qui a appelé Begré » a-t-il dit.
Cet événement douloureux est un traumatisme que Abdoulaye Daillo garde en souvenir. Aujourd’hui,il demande justice comme les autres victimes dans cette affaire.
Mamadou Saidou Baldé