Respectivement de la troisième génération des descendants des Almamys Ibrahima Sory « le Grand » et Ibrahima Sambégou ( Karamoko Alfa de Timbo), Leurs Majestés Ibrahima Sory Dongol Fella et Ahmadou Dara furent respectivement les 12ème et 13ème Rois du Fouta-Djallon. Entre 1725 et 1896, la Confédération du Fouta-Djallon fut l’un des États le plus puissant et attractif de l’Afrique de l’ouest. À cela s’ajoute, de nombreux voyageurs européens ont visité ce royaume théocratique en vue d’entretenir des relations d’amitié, de paix et de commerce avec ces Majestés. De leurs prédécesseurs en passant par eux-mêmes pour atteindre leurs successeurs, on peut citer à titre illustratif M. Mollien, René Caillié, Gordon Lain, Hecquard, Lambert, Zweifel et Moutier, Olivier de Sanderval, Bayol, Noirot, Gaboriaud, Faidherbe, Lamadon, Madrolle, Paroisse, Briquelot, Alby, etc.
Tout d’abord, suite aux informations obtenues à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) compilées à celles des Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM), le 05 juillet 1881, de commun accord, ces deux Majestés l’Almamy Ibrahima Sory Dongol Fella Barry (1872-1881) et l’Almamy Ahmadou Dara Barry (1873-1894) ont signé avec le gouvernement de la République française un traité de protectorat dans lequel le premier point dudit document indique « Le Fouta-Djallon déclare être l’allié intime des Français présumé l’unité déjà une vieille et loyale amitié. Les Almamys, chefs du pays, placent le Fouta-Djallon sous le protectorat de la France ». Ensuite, sur la base de mes recherches, j’ai identifié que ces suzerains notamment l’Almamy Ibrahima Sory Dongol Fella Barry et l’Almamy Ahmadou Dara Barry furent des précurseurs de la République de Guinée.
Historiquement, contrairement à leurs prédécesseurs, ces deux Almamys ont joué un rôle important dans la lutte contre la rébellion Houbbous qui sévissait au Fouta-Djallon entre 1845 et 1885. Au plan diplomatique, ils envoyèrent une forte délégation auprès de l’Empereur du Wassoulou pour demander de l’aide afin d’en finir avec la rébellion. Pour Alfa Ibrahim Sow dans son ouvrage chroniques et récits du Fouta-Djallon, ces deux Almamys Soriyah et Alphayah, en l’occurrence Leurs Majestés « Ibrahima Doghol Féla et Amadou Dara décidèrent un jour de prier l’almamy Santo (Samori) de leur effacer les traces de ces misérables Houbbous. Ils discutèrent et se mirent d’accord. Ils offrirent à Samori des chevaux, des colliers d’ambre et des fusils ». C’est ainsi que l’Empereur du Wassoulou mit sur pied une armée de répression qu’il plaça sous le commandement de ses meilleurs chefs militaires pour satisfaire la demande des Almamys.
Comme j’ai eu à le dire dans mes précédentes tribunes, nous devons promouvoir notre patrimoine culturel et historique sans s’enfermer dans un communautarisme nuisible à la construction d’une nation unitaire et indivisible. C’est dans cette optique, en tant qu’acteur de la société civile, j’exhorte les autorités au plus haut niveau pendant que les travaux sont encours, de bien vouloir baptisé les échangeurs de Bambéto qui est plus de 40% au nom de Sa Majesté l’Almamy Ibrahima Sory Dongol Fella Barry et celui du Km36 qui est à environ 50% au nom Sa Majesté l’Almamy Ahmadou Dara Barry afin de les réhabiliter dans la mémoire collective de la population Guinéenne.
Alseny Farenta CAMARA
Acteur de la Société Civile Guinéenne !