L’audience de ce lundi 17 Avril à connu le passage de 3 victimes à la barre qui sont venus expliquer les tristes souvenirs qu’ils ont vécus lors des événements survenus le 28 septembre à Conakry au stade du même nom.
Dans sa narration, Elhadj Nouhou Barry est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a perdu son frère. Il temoigne à la barre qu’il est arrivé au stade avec son frère. Lorsque les tirs ont commencé à 11h << mon frère m’a dit qu’est-ce qu’on va faire, je lui ai dit que chacun n’a qu’à chercher à se sauver. C’est en ce moment j’ai jeté un coup d’œil au niveau de la tribune, j’ai vu qu’ils sont en train de bastonner les leaders politiques. Il y avait des gens habillés en maillots Chelsea qui portaient de cauris. On a tenté de sortir, mais les bérets rouges venaient, ils tiraient, nous sommes allés vers Marocana, là-bas aussi ils avaient tiré sur les lignes électriques, les fils sont tombés dans l’eau. Les gens tombaient là-bas et ils y mourraient (sous l’effet de l’électrocution). On a tourné encore, c’est en ce moment ils ont tiré sur mon frère au niveau de son pied et au niveau de sa poitrine, il est tombé sur place. >> a-t-il déclaré à la barre.
Pour sauver sa vie, ce citoyen était obligé de similler sa mort << Les bérets rouges venaient. Je suis tombé, j’ai fait semblant de mourir, ils m’ont frappé, ils ont retiré mon téléphone, ils ont cassé mon bras, ils m’ont enlevé mes dents. J’ai toutes les images qui attestent ce que je dis ici », a-t-il témoigné en larme.
Sous le choc, Elhadj Nouhou Barry soutient qu’il était dans le coma mais grâce à la Croix Rouge, il fut transporté à l’hôpital Donka.
« Quand je me suis réveillé j’ai dit à quelqu’un de me donner son téléphone, j’ai appelé un de mes frères je lui ai annoncé que mon grand frère Amadou Oury est mort. Malgré ça, les bérets rouges sont venus à Donka, ils ont saccagé la pharmacie, ils voulaient s’introduire dans l’intention de nous chercher, mais les médecins leur ont dit que ce n’est pas possible. Moi j’ai dit à mes frères que je ne vais pas rester là-bas, on m’a pris et on m’a amené à la clinique Mère et Enfant où je suis resté aliter un an 6 mois. C’est là-bas, beaucoup d’autres victimes m’ont rejoint », a-t-il ajouté.
Tout comme Fatimatou Diallo qui avait témoignée avoir perdu son mari au stade, Elhadj Nouhou aussi déclare que le corps de son frère n’a jamais été retrouvé.
Après plus d’une décennies de ses douleureux événements, il déclare n’avoir toujours pas recouvert totalement sa santé. Face à cela, il lance un appel au tribunal ainsi qu’aux personnes de bonnes volontés de l’aider afin qu’il puisse se faire soigner car dit-il <<Chaque deux trois jours je ressens de la douleur>>.
Mamadou Saidou Baldé