La comparution des victimes des événements survenus au stade du 28 septembre se poursuit au Tribunal de Première Instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Ce lundi 17 Avril 2023, Mamady Condé une des victimes du massacre a témoigné à la barre.
Dans sa déposition, il déclare avoir reçu l’appel de sa maman à 11 heures qui l’intimait de rentrer au risque de lui maudire. En route pour la maison, il a croisé les gendarmes qui auraient tiré sur lui. Là, Condé a reçu une balle au niveau de sa poitrine. Il n’a d’ailleurs pas hésité à soulever sa chemise devant le tribunal pour montrer l’impact de la balle.
« A 11heure ma Maman m’a appelé pour me dire de se retourner si non elle va me maudire, directement je suis rentré. Mais au moment où je sortais j’ai entendu les cris, je n’ai pas pu accéder à la porte, j’ai escaladé le mur, je suis sortie on est venu jusqu’à Dixinn en allant vers la Belle-vue, on a rencontré des gendarmes qui ont commencé à tirer, ils ont tiré sur 4 personnes sur place et une balle m’a atteint au niveau de la poitrine pour sortir vers mon dos » explique Mamady Condé.
Poursuivant sa narration, il soutient qu’une ambulance était venue lui chercher mais celui-là, a été empêché par Pivi ministre de la Sécurité présidentielle d’alors. Heureusement, grâce aux plaidoiries de l’ambulancier il a pu rejoindre l’hôpital pour ses soins.
« Les gens nous ont pris là-bas ils nous ont envoyés dans une concession dans le quartier, une ambulance est venue nous chercher, nous étions par terre, il avait une seule personne dans l’ambulance. Pivi (ministre la Sécurité présidentielle au moment des faits NDLR) est venue tombé sur lui (l’ambulancier), il dit non vous ne montez pas. Qui vous a dit de sortir ? On ne vous a pas dit de sortir. Les agents de la Croix rouge l’ont prié pendant 15 minutes, il a accepté le pardon, on nous a transmis à Donka. Il y a un médecin un certain Monsieur Kaba qui s’est bien occupé de moi, qui m’a dit si tu n’étais pas arrivé ici dans 10 minutes, tu allais mourir, parce que là où on a tiré sur moi j’ai perdu beaucoup de sang », se souvient-il à la barre.
Pour l’heure les victimes se succèdent à la barre en vue de donner leur version des faits.
Pour rappel, ces douloureux événements ont fait plus de 150 morts selon le rapport produit par les nations unies.
Mamadou Saidou Baldé